7845. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A COMPIÈGNE.

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Knyphausen berichtet, Compiègne 1. August: „Il m'est revenu de fort bon lieu que le ministère de France s'est plaint envers plusieurs personnes que Votre Majesté avait fait offrir à la Russie que, si le roi d'Angleterre avait besoin du corps de troupes russes qui était à sa solde, pour la défense de l'électorat d'Hanovre, ou pour quelque autre objet, Elle était prête à lui accorder le passage par ses États et à lui fournir dans sa marche toutes les facilités qu'il pourrait désirer.“

Potsdam, 14 août 1756.

J'ai bien reçu votre dépêche du 1er de ce mois. Le vicomte d'Aubeterre dont je vous écrivis dernièrement qu'il était sur son départ de Vienne, vient d'en partir effectivement pour se rendre en France.211-5

Pour ce qui est des bruits qu'on répand sur mon sujet en France, vous sentez bien que je

Knyphausen berichtet weiter über den für England ungünstigen Stand des Krieges in Canada, über die Vertheilung der französischen Truppen an den England gegenüberliegenden Küsten und die Aussichten für das nahe bevorstehende Unternehmen Belle-Isle's gegen die brittischen Inseln.212-1

ne saurais empêcher les Autrichiens de faire toutes les sinistres insinuations contre moi qu'ils veulent, et qu'il n'y a pas de ma faute, au cas que la France voudrait y ajouter croyance. Je suis même persuadé que ces malignes insinuations continueront à aller grand train, et qu'étant crues à la légère là où vous êtes, elles pourraient bien enfin conduire à me brouiller avec la France.

Toutefois n'ai-je conclu ma convention avec l'Angleterre que pour conserver la tranquillité en Allemagne;212-2 c'est là à quoi étaient dirigées toutes mes mesures; mais que les Autrichiens en soient irrités au point de vouloir mettre tout en combustion, il n'y a pas de ma faute, et je ne saurais que me tenir sur mes gardes et qu'employer les moyens propres à empêcher de n'être opprimé; ce qui ne saurait se faire sans alliances. Vous ne sauriez donc rien faire de mieux dans ces circonstances que de dire à ceux que vous connaissez pour être encore bien intentionnés, et qui sont à même d'en avertir les ministres de France, que, comme la France ne s'expliquait pas envers moi, je n'étais point moi en état de le faire envers elle, n'ayant conçu aucun soupçon à son égard, mais que les Autrichiens continueraient à souffler tant de malignes insinuations contre moi qu'il était à appréhender qu'ils ne parvinssent enfin à obtenir par là leur grand but, qui était visiblement de faire éclore des brouilleries.

Federic.

Nach dem Concept.



211-5 Bericht Klinggräffen's, Wien 4. August. Vergl. Nr. 7844.

212-1 Vergl. S. 179.

212-2 Vergl. Bd. XII, 503.