7863. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Potsdam, 17 août 1756.

Monsieur mon Frère et Cousin. Il a été bien satisfaisant pour moi de voir justifiés, par la lettre que vous m'avez écrite du 11 de ce mois, tous les sentiments que j'ai pour vous, aussi bien que pour ceux qui vous appartiennent; je n'ai pu d'ailleurs refuser plus longtemps cette marque de confiance et d'amitié que j'ai pour votre frère le prince Frédéric-François, dont j'ai tout lieu de me louer de son attachement pour moi et de son application pour le service.227-1

Comme Votre Altesse demande mon avis sur cette déclaration que le ministère d'Hanovre Lui demande,227-2 je le Lui dirai en peu de mots, avec cette franchise et cette ouverture de cœur dont je suis en possession d'agir toujours envers Elle.

Votre Altesse connaît qu'Elle n'est pas trop bien dans l'esprit de la cour de Vienne; si la guerre commence une fois dans l'Allemagne et que le roi d'Angleterre, tout comme moi, viennent à être pressés, il faut qu'Elle Se représente que, dans la conjoncture présente, il ne saura manquer qu'Elle ne s'en ressente d'une façon ou d'autre. Ainsi il faudra savoir s'il vaut mieux de faire cause commune avec l'Angleterre et ses alliés ou de se voir écrasé, en attendant que les autres se démêlent avec l'ennemi commun. Il y a, d'ailleurs, à considérer que, quand le roi d'Angleterre engagera les troupes de Gotha, de Hesse-Cassel et de Darmstadt, si celles-ci avec les troupes de Votre Altesse,<228> jointes à celles d'Hanovre, ne seront pas suffisantes d'arrêter l'ennemi, et si, par conséquent, ceci ne vaut pas toujours mieux que si chacun veut rester tranquille et se faire écraser en après dans sa propre maison.

Pour ce qui regarde ma situation, Votre Altesse verra par la copie ci-close228-1 quelle déclaration j'ai demandée par mon ministre à Vienne à la Reine Impératrice, sur laquelle j'attends encore sa réponse. Si elle est telle que je l'ai honnêtement demandée, alors nous n'aurons rien à démêler ensemble, mais si la réponse n'est point satisfaisante, claire et nette, je lui marcherai sur le corps, vu que dans cette occasion-là il ne me reste que de prévenir des gens dont le plan est de m'attaquer l'année qui vient inopinément et avec toutes leurs forces. Je finis en réitérant à Votre Altesse les sentiments d'amitié et d'estime avec lesquels je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.



227-1 Prinz Friedrich Franz von Braunschweig war zum preussischen Generalmajor ernannt worden.

227-2 Der Herzog schreibt, das hannoversche Ministerium dringe auf eine „Déclaration éventuelle de ce que je ferai le terme du traité expiré“ (d. i. des Vertrages mit Frankreich; vergl. Bd. VIII, 207). Vergl. S. 51.

228-1 Erlass an Klinggräffen vom 2. August Nr. 7795.