7881. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 21 août 1756.

Les rapports que vous m'avez faits du 13 et du 14 de ce mois,250-1 m'ont été bien rendus. Comme je ne saurais rien ajouter aux instructions que je vous ai données au sujet des affaires du pays où vous êtes,250-2 je vous dirai seulement que les affaires avec la Reine-Impératrice s'avancent de jour en jour au point qu'il faut que j'attende sa réponse sur le mémoire que mon ministre à Vienne lui a présenté, et du contenu duquel vous êtes parfaitement instruit, et qu'à moins qu'elle ne se trouve pas entièrement claire et satisfaisante, je ne puis, sans sacrifier la sûreté de mes États et mon honneur même, laisser le temps à mes ennemis d'exécuter toute la noirceur de leurs desseins, qui ne tendent qu'à ma perte totale, si je leur laisse le temps d'arranger leurs cartes; ainsi que vous n'avez qu'à préparer les esprits là où vous êtes à une rupture avec la cour de Vienne, qui saura arriver bientôt, après les chicanes qu'ils me font tous les jours, et les mauvais procédés qu'ils ne cessent de multiplier, venant d'ailleurs de former des camps en Bohême et en Moravie jusqu'à 90,000 hommes, et de faire marquer des camps tout auprès de mes frontières et de garnir celles-ci de troupes légères, tandis qu'il n'y a pas jusqu'ici une tente prussienne tendue, de sorte que la dispute ne roule que sur le mot d'agresseur, dont cependant je ne saurais m'embarrasser, vu qu'il est assez connu que n'est point l'agresseur celui qui commet les premières hostilités, en se voyant sur le point d'être opprimé, mais bien celui qui a pris la résolution et fait des projets pour abîmer entièrement l'autre.

Federic.

Nach dem Concept.

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250-1 Ueber den Bericht vom 14. August vergl. Nr. 7875.

250-2 Vergl. Nr. 7761. 7766. 7789. 7831.