8083. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL BARON DE LA MOTTE A GUELDRE.

Sedlitz, 20 septembre 1756.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 13 de ce mois. La jonction d'un corps de troupes de 6,000 Autrichiens avec 24,000 Français, pour entrer dans le pays de Clèves,427-1 dont on vous a voulu avertir, n'est pas peut-être aussi proche qu'on l'a annoncée. En attendant, vous faites fort bien d'y être attentif et de vous arranger en quelque façon là-dessus. Mais, supposé que ceci dût arriver, vous n'aurez qu'à faire lever les écluses à leur approche, pour inonder les environs de Gueldre. Vous ferez d'ailleurs bien dans ce cas-là de vous défaire des bouches inutiles en cas de nécessité, entre lesquelles vous comptez avec raison les moines. Je me réfère, au reste, à la lettre précédente que je vous ai faite à ce sujet.427-2 Mais ce que je vous recommande principalement à cette occasion, c'est que vous devez faire vos arrangements avec aussi peu d'éclat qu'il sera possible, et éviter surtout qu'il paraisse que vous ayez pris l'alarme peut-être hors de saison, parceque de pareilles appréhensions donnent souvent lieu aux autres de songer à des choses où, sans cela, ils n'auraient pas pensé, et d'ailleurs je crois avoir lieu de présumer que, dans le cours de l'année présente, il ne s'assemblera point de corps de troupes auprès de la Meuse.

Federic.

Nach dem Concept.



427-1 Vergl. S. 408.

427-2 Vergl. S. 381 Anm. 3.