8267. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Nedlitz, 30 octobre 1756.

Vos deux dépêches du 19 et du 22 de ce mois m'ont été bien rendues. Quoique j'aie été véritablement charmé d'apprendre que le gouvernement et la nation hollandaise continuent toujours à envisager mes intérêts et la justice de ma cause sous un point de vue aussi favorable que vous me le marquez par vos dépêches susmentionnées, il serait cependant fort à souhaiter dans les conjonctures présentes que les régents de la République prissent l'éveil sur les grands complots que la cour de Vienne ourdit, à l'heure qu'il est, partout contre moi et par là en même temps contre la cause commune et les libertés de l'Allemagne, il serait à souhaiter, dis-je, qu'ils pensassent à des moyens efficaces pour s'y opposer, et qu'ils voulussent augmenter à cet effet leurs troupes encore pendant l'hiver, qui y fournirait le temps nécessaire. Vous aurez donc soin de faire vos insinuations en conformité de ce que dessus, partout où vous le croirez convenir, et vous le ferez d'une manière efficace en représentant l'éminentissime danger que la République courait pour ses propres intérêts dans la crise actuelle des choses.

Pour ce qui concerne les différends entre l'Angleterre et la Hollande, je n'ai pas manqué de continuer mes représentations à cet égard au ministre anglais à ma cour, le sieur Mitchell,584-2 et je suis à<585> attendre présentement l'effet qu'elles produiront en Angleterre. En attendant est-il fort à regretter que pour une affaire qui proprement ne regarde que les intérêts de quelques particuliers, la grande affaire pâtisse et la totalité se voie exposée à un danger très éminent.

Federic.

Nach dem Concept.



584-2 Vergl. S. 577.