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sei ferner ermächtigt, dem preussischen Gesandten in aller Form zu erklären: „Que le duc de Cumberland partirait à la fin de la semaine prochaine ou au commencement de l'autre, pour aller prendre le commandement de l'armée d'observation, et que ce Prince était en outre muni de pleins pouvoirs de la part du Roi son père, pour diriger la régence d'Hanovre, comme bon lui semblerait; et qu'en un mot, Sa Majesté Britannique lui confiait le gouvernement de l'électorat tout en entier, de façon qu'avec les sentiments que l'on connaissait au duc de Cumberland en faveur de la cause commune, il n'y aurait plus désormais rien à craindre de la part de la régence d'Hanovre, puisqu'elle ne serait plus en état de mettre des obstacles au système de l'Angleterre et d'en retarder les opérations. ... Ce secrétaire d'Etat1 m'a fait entendre de plus, aussi bien que d'autres amis en place, que le vrai motif ou du moins le plus fort pour lequel on avait tant tardé de me déclarer formellement le départ du duc de Cumberland, que l'on sentait nécessaire de toute façon et, entre autres, pour mettre fin aux petites manœuvres de Messieurs d'Hanovre — était que ce Prince ne voulait pas laisser ici le Roi son père avec un ministère qu'il n'agréait pas, et sur lequel il ne pouvait pas tabler, vu l'indisposition continuelle du sieur Pitt, qui ne saurait agir comme il serait à souhaiter, n'ayant travaillé avec le Roi que six fois,2 et assisté seulement quinze autres à la Chambre des Communes, depuis qu'il était ministre, de sorte qu'avant que le duc de Cumberland parte, il y a grande apparence qu'il y aura quelque nouveau changement dans le ministère.3 Mais quoi qu'il en soit, cela n'affectera en aucune façon les intérêts de Votre Majesté ici et le système que l'on suit ici à Son égard, et ce ne sera, au contraire, que pour mieux fortifier l'administration et la rendre plus active et plus agréable au Roi qu'on en changera quelques membres; aussi n'estce que pour cet effet que mes amis m'en ont averti, et que j'en fais mention à Votre Majesté, sans pouvoir Lui annoncer ce-

qu'il y aura un ministère constant et permanent en Angleterre, et qu'il y aura des personnes plus appliquées aux affaires et plus laborieuses qu'au grand préjudice de la nation et du royaume n'ont été, hélas! le duc de Newcastle et son successeur d'à présent, le sieur Pitt, — qui envisageront tout sérieusement l'état présent des affaires de l'Europe.

Pour ce qui regarde l'envoi d'une escadre dans la Baltique,4 il faut bien que j'attende d'apprendre la dernière résolution qu'on prendra à ce sujet qui tant m'importe; je remets cependant à votre pénétration si vous ne saurez insinuer à Messieurs les ministres ou à milord Holdernesse qu'on ferait, en attendant de s'arranger pour ladite escadre, une déclaration de la part de la cour de Londres au ministre de Russie qui y réside,5 pour lui faire entendre qu'au cas que la Russie agirait hostilement par la flotte ou par les galères qu'elle faisait équiper actuellement,6 contre mes possessions à la rive de la Baltique ou prétendait y faire des débarquements, la cour de Londres ne saurait se dispenser d'y envoyer une flotte pour défendre et protéger mes côtes contre quiconque les attaquerait. Je suis persuadé qu'une telle déclaration faite à la Russie fera tant d'impression sur la cour de Pétersbourg qu'elle y songera deux fois et plus, avant de faire sortir sa flotte pour entreprendre sur moi, en tant que je viens d'apprendre,



1 Holdernesse.

2 Vergl. S. 176.

3 Pitt und seine Anhänger wurden am 6. April entlassen.

4 Vergl. S. 446. 476.

5 Golyzin.

6 Vergl. S. 476.