8275. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Sedlitz,] 1er novembre [1756].

Ma très chère Sœur. Je vous rends mille grâces de votre cher souvenir.1-1 J'ai appris par mes ministres les mouvements que les Autrichiens se donnent contre moi dans les cercles de l'Empire. On m'assure qu'ils ne se contentent pas de leur neutralité. C'est afficher bien ouvertement le despotisme; que ne feraient-ils pas, s'ils parvenaient à m'écraser, comme ils l'espèrent! Mais je ne les crains pas, et j'espère que les princes de l'Empire seront assez éclairés, pour ne pas travailler de leurs mains à se forger des fers. Mais quand même, je soutiendrai leur liberté malgré eux, et il ne sera pas dit que, tant qu'il y ait un Prussien en vie, l'Allemagne manque de défenseurs. S'il plaît au Ciel, cela réussira, et l'orgueil et l'esprit de despotisme de la cour de Vienne seront humiliés.

Je vous prie, ma chère sœur, d'être tranquille sur mon sujet; je me porte bien, mes frères de même, et s'il plaît à Dieu, j'aurai assez de santé et de force, pour me bien tirer des pièges que mes implacables ennemis me tendent. Ils y tomberont eux-mêmes et ils périront par leurs propres artifices. Je ne crains rien, sinon que vous ne tombiez malade, étant avec le plus tendre attachement, ma très chère Sœur, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1-1 Vergl. über das Schreiben der Markgräfin vom 27. October Nr. 8283.