8563. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 31. December 1756, Holdernesse habe in einer Unterredung von diesem Tage ihm die Mittheilung gemacht, dass ein noch an demselben Abend an Mitchell abzusendender Courier diesem den Befehl Überbringen solle: „de communiquer à Votre Majesté le plan que Sa Majesté Britannique avait adopté pour commencer à former l'armée de Westphalie, que ce plan était celui que Votre Majesté avait fait parvenir ici en date du 24 de novembre passé;229-2 qu'en même temps on communiquerait d'Hanovre à Votre Majesté tous les arrangements que l'on avait déjà pris pour faire subsister cette armée; que l'on donnerait, de plus, ordre à la régence de cet électorat d'entrer dans les concerts nécessaires à prendre pour la suite; et qu'enfin le Roi, fort charmé d'apprendre que Votre Majesté avait résolu d'envoyer à Hanovre Son lieutenantgénéral le comte de Schmettau,229-3 aurait soin également d'y envoyer ce soir des ordres convenables, pour qu'on en agît avec toute la confiance possible à son égard et qu'on lui communiquât tout ce que l'on avait fait et pouvait faire jusques à ce que l'on trouvât les moyens de pouvoir augmenter l'armée dont il s'agissait, au point où il fallait, pour s'opposer aux desseins des Français, qui paraissaient être plus à craindre que jamais, vu que l'on avait aussi des avis ici que le nombre de troupes qu'ils se proposaient de faire passer en Allemagne, était beaucoup plus considérable qu'on ne l'avait d'abord présumé, et que, par conséquent, il fallait aller bride en main dans les précautions à prendre au moment présent, pour ne rien risquer, en tâchant de faire prendre à l'armée en question une position sûre, et qui fût à même de couvrir l'électorat, la Hesse, aussi

Dresde, 27 janvier 1757.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite du 31 du mois de décembre. Je suis bien aise qu'on commence là où vous êtes de travailler sérieusement à la sûreté des États d'Hanovre et à la défense et au maintien de la cause commune; il est bon qu'on renvoie le reste des troupes hanovriennes, mais si l'on ne fait pas de même avec celles de Hesse et qu'on ne les fait repasser également la mer,229-4 tout restera en Allemagne dans un état de faiblesse et cela ne sera qu'un ouvrage à moitié fait. A vous parler avec franchise, mais confidemment, je ne veux point vous cacher que jusqu'à présent je vois de la part des ministres anglais beaucoup de belles assurances, mais les effets trament et restent fort en arrière, malgré que le temps presse et que le séjour des opérations s'approche, où il faut en attendant faire bien de la besogne pour assembler une armée capable de se montrer.

Mais comme la guerre va devenir extrêmement vive et sérieuse dans cette année-ci en Allemagne et que d'ailleurs il me paraît fort incertain si les déclarations que le chevalier Williams fera à Pétersbourg, regagneront la Russie, je vous ordonne de parler à milord

bien que les États de Votre Majesté, de ces côtés-là, renvoyant cependant le tout à l'approbation de Votre Majesté et aux conseils qu'Elle pourra faire donner par le comte de Schmettau . . . Quant à la Russie, on enjoint au chevalier Williams d'y déclarer nettement que, si elle veut donner le moindre secours aux ennemis de Votre Majesté, on rompra tout engagement subsidiaire avec elle, mais que, si elle veut rester neutre, on ne se refu- sera pas de lui payer 100,000 livres sterling par année. Suivant les dernières lettres de cet ambassadeur, il mande ici qu'il croyait que la cour de Pétersbourg avait accédé au traité de Versailles,230-1 mais on a cependant beaucoup de peine à se le persuader.“

Holdernesse et aux ministres si, dans le cas que les Russes m'attaqueront par terre, l'Angleterre voudra bien envoyer une escadre de vaisseaux dans la Baltique, pour brider et contenir la Russie à ne pas pouvoir infester mes côtes de la Baltique par ses vaisseaux et galères.230-2 Je ne comprends aucune bonne raison pourquoi le ministère traîne tant à donner des instructions au sieur Yorke pour convenir avec la Hollande de leurs différends;230-3 il me paraît qu'on brusque trop ces gens-ci de gaieté de cœur, ce qui saurait tirer à la conséquence qu'elles deviendront ennemis de l'Angleterre. Avec les Russes, il n'y aura rien à faire. L'on dit l'Impératrice très mal en santé; si elle mourait, cela pourrait faire un changement à cette cour-ci, mais sans un pareil événement il n'en faut rien espérer. Vous pouvez dire aux ministres, afin qu'ils en fassent leur rapport au Roi, qu'avant que la campagne chez moi s'ouvrira, je leur communiquerai tout mon plan d'opération de cette campagne, afin qu'ils en soient entièrement instruits et. ne se laissent pas imposer des faux bruits que peut-être mes ennemis débiteront pour leur donner accroire. Avec le Danemark, je crois qu'il y aura beaucoup à faire pour notre cause commune,230-4 surtout si l'Angleterre cajole la cour de Copenhague et la flatte de vouloir par ses bons offices contribuer de composer ses différends avec le grand-duc de Russie et faire en sorte que ces affaires soient portées à un bon accommodement.230-5

Federic.

Nach dem Concept.



229-2 Vergl. Nr. 8354.

229-3 Vergl. S. 194 und Nr. 8446.

229-4 Vergl. S. 31.

230-1 Vergl. S. 164.

230-2 Vergl. Bd. XIII, 609.

230-3 Vergl. S. 28. 29.

230-4 Vergl S. 34.

230-5 Vergl. S. 225.