8586. AU CONSEILLER PRIVÉ COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Dresde, 6 février 1757.

J'ai bien reçu en son temps tous vos différents rapports que vous m'avez faits depuis le 11 jusqu'au 18 du janvier dernier, et j'ai eu lieu jusqu'à présent d'être satisfait de la façon dont le baron de Hœpken s'est expliqué envers vous; c'est pourquoi je vous enjoins de vous conserver soigneusement, cependant sans affectation, la confiance de ce ministre, afin de le confirmer dans les sentiments favorables qu'il vous témoigne.248-3

Quant aux plaisanteries dont vous marquez en date du 18 de janvier dernier qu'on se plaignait en France, je vous avoue bonnement qu'il n'en est rien parvenu à ma connaissance, et je doute qu'il se soit dit ici la moindre chose qui pût affecter Sa Majesté Très Chrétienne; je souhaiterais toutefois bien de savoir sur quel objet on prétend que portent les plaisanteries en question.

Ce qu'il y a de certain, c'est que la coutume constante de la cour de Vienne a toujours été de forger mille faussetés qu'elle m'endosse ensuite sous main par des mensonges atroces; de quoi il y aurait entre autres à alléguer des exemples sans fin et parlants en Russie.

Au reste, je suis fâché de ne pouvoir pas agréer les sollicitations du sieur Manicke,248-4 et il faudra que vous le refusiez d'une manière honnête et polie.

Federic.

Nach dem Concept.

<249>

248-3 Vergl. S. 179.

248-4 Ein mecklenburgischer Edelmann von Manicke, der seine Heimath eines Ehrenhandels wegen hatte verlassen müssen, bat um das Patent eines preussischen Capitäns, um, durch diesen Character geschützt, in Hamburg sich aufhalten und dem Könige Rekruten liefern zu können.