8815. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGUE.

[Lockwitz,] 4 avril 1757.

Ma très chère Sœur. Votre lettre m'est très bien parvenue, et, trouvant la voie sûre, je peux vous répondre très franchement sur tous les points qu'elle contient.

Ne craignez rien, ma chère Sœur, nous nous tirerons très bien d'affaire; je suis sûr et presque moralement et physiquement persuadé qu'il va arriver des choses auxquelles personne ne s'attend.

Dans le fond, je me moque de ceux qui vous ont fait des insinuations;462-4 mais si vous pouvez les amuser par de belles espérances, cela n'en vaudra que mieux, mais je ne suis point embarrassé de toutes leurs ostentations et de tout le bruit qu'ils mènent à présent.

Dans peu notre correspondance deviendra libre, et je pourrai vous écrire avec moins d'appréhensions encore qu'à présent. Ne vous in<463>quiétez point, je vous supplie, et soyez sûre que vous aurez de mes nouvelles et que vous n'en aurez que de bonnes; je ne saurais vous en dire davantage, mais je suis sûr de mon fait.

Je vous embrasse de tout mon cœur, mon adorable Sœur, en vous recommandant un peu de patience, de l'incrédulité pour les nouvelles de nos ennemis et de la tranquillité. Je suis avec la plus haute estime et la plus vive tendresse, ma très chère Sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



462-4 Das Schreiben der Markgräfin liegt nicht vor.