<126> Il est vrai que les Autrichiens ont fait une perte très considérable par la dernière bataille, et qu'une grande partie de leurs troupes en est délabrée; mais, indépendamment de cela, il leur reste encore tant de troupes en Bohême que, pour ne pas perdre les avantages que j'ai eus, il faut indispensablement que je les tienne en respect et serrées, pour n'oser pas remuer. Sans cela, ils seraient capables de pénétrer dans la Saxe et de mettre par là en bredouille toutes mes affaires. Si donc je me vois nécessité de détacher présentement, ce ne sera qu'au seul cas que les Français feront marcher des troupes sur l'Eichsfeld ou par le Bamberg, afin de pénétrer par Eger ou en Bohême ou en Saxe, et alors je ne saurais plus m'en dispenser. Vous devez savoir d'ailleurs que le corps de troupes ennemies enfermé dans Prague est fourni de vivres pour deux mois encore, mais manquant de fourrages, tous leurs chevaux crèveront entre ci et quinze jours. Enfin, pour ne vous rien dissimuler, il faut que vous vous attendiez à quelque autre dénoûment ici en Bohême. Car ou le maréchal Leopold Daun viendra avec son corps d'armée pour tenter de secourir Prague, ou ceux qui y sont enfermés, voudront attendre le secours des troupes auxiliaires de l'Empire, ou peut-être même des Français. Si je reste ici en force, je serai en état de me soutenir et de m'aider contre tous; mais si je détache hors de saison, je serais faible partout, et les choses resteraient indécises. Voilà mes raisons pourquoi j'agis de la façon que je fais.

Je vois bien que cela traînera un peu, mais il n'y a absolument pas moyen de faire autrement. Mais dès qu'il y aura eu encore un nouveau dénoûment, alors la campagne sera décidée, et je pourrai détacher à temps encore tout de suite. Si, en attendant, le duc de Cumberland prend un bon camp défensif, les Français se verront arrêtés par là dans leurs desseins et n'oseront absolument rien entreprendre sur ce Prince. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Tout Prague brûle, nos bombes font beaucoup de mal, mais je ne suis pas assez informé pour dire positivement à quoi tout cela mènera.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


9042 AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Podewils berichtet, Berlin 31. Mai, auf die königlichen Befehle vom 26. Mai,1 dass er bereits seit geraumer Zeit die preussischen Gesandten in Dänemark,

Lager bei Prag, 3. Juni 1757.

Recht sehr gut, und thun sie sehr wohl, überall herum zu schrei-



1 Vergl. Nr. 8999.