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et à se charger de la garantie de cette paix. On n'est nullement éloigné de se prêter à l'un et l'autre, dans la persuasion que l'Impératrice renoncera à jamais à présent de ravoir la Silésie, On parait même avoir quelque idée d'un congrès et de se joindre pour la médiation à la Hollande.“

convenables au sujet et en les expressions les plus obligeantes que vous saurez imaginer, de grands compliments tant au roi de Danemark qu'au baron de Bernstorff, et vous vous appliquerez au mieux à entretenir ce Prince, comme aussi son ministre, dans ces sentiments d'amitié pour moi et de fermeté que le ministre Bernstorff vous a marqués.

Pour ce qui regarde l'ouverture que le comte Dehn vient de vous faire comme de lui-même, et dont vous m'avez rendu compte par le postscriptum de votre dépêche du 18, ma volonté est que vous devez accepter1 cette idée et dire que je ne serai pas difficile pour la paix, et que je ne demande que toutes les sûretés possibles pour l'avenir; cependant toujours, comme il s'entend, sans que l'Angleterre soit oubliée, et qu'elle y soit incluse, parceque je ne me séparerai point d'elle, en sorte qu'il faudrait que la paix soit générale et faite également avec moi et avec l'Angleterre. Personne n'est mieux instruit que vous que je ne suis entré dans cette guerre-ci que forcé par la cour de Vienne, après avoir tenté inutilement tout ce qui a été possible pour l'éviter et pour conserver la paix et la tranquillité publique;2 que c'est dans cette vue, et que je m'appliquai, d'abord après ma convention de Westminster faite avec l'Angleterre,3 de concilier la France et l'Angleterre et de porter des paroles de paix,4 que, d'ailleurs, je faisais tout pour la conservation de la tranquillité publique en Allemagne qui était le but principal de ladite convention;5 mais, comme on prit tout de travers en France mes sentiments droits et sincères,6 et que la cour de Vienne en profita pour brouiller les cartes au point que nous les voyons aujourd'hui, je fus forcé quasi l'épée aux reins d'entrer en guerre, pour ne pas me laisser opprimer d'abord; ce que je n'ai jamais fait par un esprit de conquête, ni dans d'autres vues que pour avoir une paix solide et pour n'avoir pas toujours le pied à l'étrier contre les Autrichiens, comme malheureusement j'étais obligé de l'avoir alors d'année en année et du jour à lendemain.

Si donc la cour de Copenhague veut travailler en France, pour faire revenir la cour de Versailles des fausses idées qui lui ont été inspirées à mon sujet, et pour rétablir la paix de la façon susdite, j'y souscrirai et ne serai point difficile à des conditions raisonnables; aussi ne serai-je point contraire que la cour de Danemark jouât en ceci le



1 Für die folgenden Worte bis „toutes les sûretés possibles pour l'avenir“ findet sich eine eigenhändige Weisung in dorso des Berichts Häseler's vom l8. Juli: „Il doit accepter cette idée et dire etc.“

2 Vergl. Bd. XIII, 613—615.

3 Vergl. Bd. XII, 503.

4 Vergl. Bd. XII, 508.

5 Vergl. Bd. XII, 16.

6 Vergl. Bd. XII, 504.