<217> aussi affligeant sujet. Je prie le Ciel qu'il vous conserve, sans quoi je n'aurais presque plus d'amis dans le monde. Je suis avec la plus parfaite tendresse, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9164. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Leitmeritz, 6 [juillet 1757].

Ma très chère Sœur. La même personne qui vous a porté ma lettre, sera à Plauen, pour recevoir ce que vous voudrez m'envoyer. Tout est ici dans le même état. L'armée que Schwerin avait, commandée par mon frère de Prusse, est à quatre milles d'ici, de l'autre côté de l'Elbe près de Pleisswedel. L'ennemi est à Lissa, l'intention des Autrichiens est d'attendre que les troupes de l'Empire viennent, et que les Français agissent pour me trouver affaibli par les détachements que je serai obligé de faire, et pour m'accabler alors. Ma situation devient difficile par le nombre de mes ennemis, quelque pitoyable qu'en soit l'espèce; en dirigeant leur marche vers Magdebourg ou Halberstadt, ils m'obligent toujours à détacher contre eux, et le chapitre des hasards devient plus équivoque que jamais.

Je vous demande pardon, si je ne vous en dis pas davantage, mais j'ai tant d'arrangements à prendre que je n'ai pas le temps de vous rendre un plus grand détail de nos affaires. Je suis avec la plus tendre amitié, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9165. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Leitmeritz.] 6 [juillet 1757].

Ma très chère Sœur. Rendez Reitzenstein à la garde de Dieu! Je serais au désespoir que sa détention1 vous attirât des affaires. Il faut, ma chère sœur, se plier au temps; à présent tout nous paraît opposé. Cédez à la force majeure, et conservez-moi votre amitié et votre santé. Voilà tout ce que je vous demande. J'écris dans le même sens au Margrave,2 et je vous prie tous deux de penser à la conservation de votre pays; des évènements heureux pourront peut-être faire changer la face des affaires.

Je vous demande mille pardons, si je ne vous en dis pas davantage, j'ai tant de sujets d'affliction qu'il m'est impossible d'écrire. Je suis avec la plus tendre amitié, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 Vergl. S. 129. 158.

2 Vergl. Nr. 9166.