<221> votre secours, attaqué de l'ennemi, puisque les hussards prétendent avoir entendu tirer des coups du côté de Gabel, ce qui ne saurait être qu'à l'occasion du général Brandes, qu'on aura attaqué.

Le corps de hussards de l'ennemi ne saurait être là si fort en nombre qu'on le prétend, vu qu'on en a détaché deux régiments vers la ville de Nuremberg, qu'un en est aux environs d'ici, ce qui fait trois, et trois encore à l'armée ennemie. Quand vous aurez reçu heureusement vos farines et l'argent,1 je vous prie, au nom de Dieu, de ne plus rétrograder, car je veux bien vous avertir qu'il n'y a nul fourrage en Saxe, de sorte que, quand vous vous y tirerez, il vous en manquera là, et toute la boutique sera perdue.

Nous avons reçu ce soir des lettres du maréchal Daun par un trompette qui vient d'arriver. Selon la date de la lettre, il doit être chez Jung-Bunzlau à Kosmanos.

J'espère, au surplus, que vous aurez reçu la lettre chiffrée que je vous ai envoyée aujourd'hui matin par un hussard2. Je suis avec les sentiments que vous me connaissez, mon cher frère, votre bon et très affectionné frère

Federic.

Nach dem Concept.


9172. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE LEIPA.

[Leitmeritz, 8 juillet 1757.] 3

Mon cher Frère. Je vous prie de prendre bien vos mesures, afin que le secret de tout ce qui suit ne sorte pas de vos mains, ce qui est de la dernière importance4.

Vous n'avez rien à craindre pour Schweidnitz.5 La place ne peut pas être surprise; il faut un siège régulier pour s'en emparer.

Voici, selon moi, ce que l'ennemi peut faire, et à quoi il faut penser. La première affaire pour vous est d'attirer Brandes,6 l'argent pour l'armée, 700 chariots de farine, qu'il faut renvoyer après qu'ils seront déchargés, et d'attirer à vous l'augmentation. Voilà ce que l'ennemi peut faire : 1° un projet sur la Silésie; je vois qu'il n'y pense pas pour le moment présent, il ne veut que nous pousser hors de la Bohême. 2° Si nous nous retirons en Saxe, comme il faudra bien que cela arrive entre ci et six semaines, il pensera ou à percer en Lusace, ou peut-être encore à opposer un corps vers Cotta. Je vous ai instruit de mes intentions, tant pour la Silésie que la Lusace7.



1 Mehlvorräthe und Geld sollten durch den Generallieutenant von Brandes herbeigeführt werden.

2 Nr. 9170.

3 Das Datum nach der chiffrirten Ausfertigung.

4 Dieser erste Satz findet sich allein in der Ausfertigung. Das eigenhändige Concept beginnt erst mit den Worten „Vous n'avez rien etc.“

5 Vergl. das Schreiben des Prinzen, d. d. camp de Leipa, la nuit du 7 au 8 juillet 1757 : Œuvres Bd. XXVI, S. 126. 127.

6 Vergl. Nr. 9171.

7 Vergl. Nr. 9155.