<262> des indices; on a des exemples qu'elle a fait pendre des hommes avec précipitation, dont elle a ensuite reconnu l'innocence et en a fait faire des excuses très polies à la veuve et aux enfants; mais elle n'a pas rendu la vie au mort, et celui-là n'a pas seulement eu la consolation d'être informé de ses regrets. On ne me pendra pas précisément, mais, le traitement qu'on me prépare, ne vaut en vérité guère mieux : enfin, ma chère sœur, pendu ou non, je serai jusqu'au dernier soupir de ma vie avec la plus tendre estime, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Quant aux nouvelles que vous attendez,1 ma chère sœur, il est impossible qu'elles arrivent à point nommé; pour répondre à pareilles choses, on y pense deux fois, surtout si l'on veut donner une réponse catégorique. II faut attendre, et si, malgré quelque apparence, cela ne réussit pas, il faut s'en consoler et agir ni plus ni moins.

Pour l'amour de vous-même, ne vous chagrinez pas, et souvenezvous que le Ciel nous a donné la vie sans conditions, ainsi qu'il faut recevoir la fortune bonne ou mauvaise, et que la vie n'est pas assez longue pour se chagriner d'un événement passager dont la mort nous fait perdre le souvenir pour toujours.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9221. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

Hlinay, 23 juillet 1757.

Ma très chère Sœur. La douleur qu'a causée la mort de notre respectable mère,2 a bien été générale dans la famille; c'est une calamité publique, tout Berlin est fondu en larmes, et certainement des plus grands aux plus petits tout le monde a participé à notre perte et a partagé mes regrets.

Je comprends très bien, ma chère sœur, que votre situation est désagréable,3 la mienne n'est pas moins fâcheuse; je suis plus étonné de trouver des gens qui ne sont pas mes ennemis, que d'en trouver qu'un esprit de fanatisme acharne contre moi. Vous saurez sans doute qu'on m'a écrit4 bien des choses, mais qui me paraissent ou impossibles ou



1 Auch für das Postscriptum des königl. Briefes liegen die bezüglichen Mittheilungen der Markgräfin nicht mehr vor. Die Bemerkungen des Königs beziehen sich wahrscheinlich auf die durch die Markgräfin eingeleiteten Unterhandlungen in Frankreich. Vergl. S. 218. 251.

2 Vergl. S. 203. 204. 211. 216.

3 Vergl. S. 131; Bd. XIV, 24. 108. 186.

4 Dieser Hinweis scheint sich auf den Bericht von Solms, d. d. Stockholm 8. Juli, zu beziehen, nach welchem die Königin zu dem Versuch gerathen hatte, das schwedische Officiercorps für die Sache Preussens zu gewinnen. Vergl. Nr. 9218.