<321> Nous marchâmes à Hlinay, sans que M. le colonel Laudon qui commandait les pandours, osât se montrer. De là nous prîmes la route de Nollendorf. L'ennemi attaqua le poste de Schreckenstein, défendu par 200 hommes de nouvelles levées, et l'emporta. Nous évacuâmes ensuite Tetschen1 et Aussig, et l'armée se campa à Cotta. Le Roi passa l'Elbe à Pirna et joignit avec un détachement l'armée de Bautzen; il poussa au Wassenberg,2 où les généraux Beck et Hadik et autres, dont les noms nous sont inconnus, furent fort mal traités par nos troupes légères. Nous restâmes dans ce camp, pour mettre la dernière main à nos arrangements, jusques au 153 d'août.

Le 16, le Roi et l'armée marchèrent à Bernstadt, où l'on fit beaucoup de prisonniers sur le général Beck, et où l'on lui enleva ses équipages. A notre arrivée à Bernstadt, nous apprîmes qu'un corps d'Autrichiens se trouvait à Ostritz. On détacha sur-le-champ le colonel Werner, qui manqua de peu le général Nadasdy, mais lui enleva tous ses équipages4 et fit beaucoup de prisonniers. Le 17, on marcha à l'ennemi, moins dans l'intention de l'attaquer que de lui prendre la ville de Gœrlitz.5 Nous trouvâmes effectivement que son poste était inattaquable. Sa gauche était flanquée par une montagne garnie de 60 canons, sa droite était appuyée à la rivière de Neisse, au delà de laquelle campait sa réserve, qui avait garni toutes les hauteurs qui flanquaient sa ligne, de canons. Devant son front se trouvait le village de Wittgendorf,6 situé dans un fond où coulait un ruisseau dont les bords étaient très escarpés, et au travers duquel il n'y avait que trois passages de la largeur des chemins ordinaires. On fit passer la Neisse à Hirschfelde, le 18, à un corps sous les ordres du général de Winterfeldt,7 mais le terrain se trouva plus difficile encore de l'autre côté de la Neisse que de celui-ci.

Le 20, nous décampâmes,8 après avoir occupé Gœrlitz, que l'ennemi abandonna. Nous n'avons vu dans toute notre marche qu'une centaine de pandours, qui, quoiqu'ils eussent des bois qui les favorisaient, n'ont pas eu le cœur de se montrer9 ou d'agir tant soit peu vigoureusement. L'armée se campa depuis Bernstadt, sur les hauteurs de Jauernick jusqu'à, la Neisse, où le camp du général Winterfeldt commençait en s'étendant à Radmeritz.



1 Vergl. S. 272.

2 Vergl. S. 283.

3 Die vier nächstfolgenden Daten der Relation sind ungenau. Statt 15. August ist 14. August, statt 16. ist 15., statt 17. ist 16., statt 18. ist 17. August zu setzen. Vergl. u. a. Histoire de la guerre de sept ans. Œuvres IV, 135. 136; die weiter unten genannte Relation von Lentulus in den angegebenen Drucken; Henckel l. c. I, 2 S. 271—277; das oben mitgetheilte Schreiben des Königs vom 14. August an Reith. Nr. 9279.

4 Vergl. S. 305. 312.

5 Ueber die Einnahme von Görlitz durch die Oesterreicher vergl. S. 267.

6 In der Vorlage: Witgenau.

7 Vergl. S. 302.

8 Vergl. S. 302.

9 Statt „n'ont pas eu le cœur de se montrer“ wurde im Ministerium und demgemäss in den Drucken gesetzt „n'ont pas osé se montrer.“