<370> par la paix autant que par la guerre, je ne voyais rien qui puisse déterminer à la faire.

Il me dit : « Écoutez; le Roi désire la paix, son ministère également et tous ceux qui l'environnent de même; il nous faut quinze jours pour la réponse, on voudra aussi le communiquer au comte Starhemberg; le roi de Prusse ne me demande pas le secret, qu'en dites-vous? » Je lui dis: « Le Roi m'a ordonné le plus grand secret et l'incognito; ce que vous me dites, tendrait à une paix generale. »

Il m'a répondu : « Mais voilà deux grandes difficultés, de contenter l'Impératrice-Reine et de dédommager la Saxe. Le Roi a vu le faux pas que son ministère lui a fait faire, quand il était piqué contre le roi de Prusse, qui [a trop travaillé]1 à la paix, en place de s'entendre en fait de guerre avec le Roi; » puis il assurait que l'abbé de Bernis est de ses amis, et qu'il ferait du mieux pour répondre à la confiance de Votre Majesté. En même temps, il m'a appointé à 9 heures du soir, quand tout serait retiré; que, pour mieux cacher l'affaire, je pourrais me tenir en lieu tiers et retourner avec un passe-port qu'il me donnerait du 4 d'octobre, puisque les lettres pourraient faire soupçonner, et si l'Impératrice-Reine l'apprenait.2

Je ferai cette nuit le très humble rapport à Votre Majesté de l'entretien du soir. Je partirai demain matin pour Goslar.3 En sortant de la maison du Maréchal, j'y ai vu entrer le général Donop de Cassel;4 il n'a pas pris garde à moi, étant enfoncé dans mon manteau. Je marquerai au directeur Dieterich5 l'auberge où je serai à Goslar, pour m'y faire tenir les ordres de Votre Majesté, si Elle veut avoir la grâce de me les faire tenir par lui.“

Eickstedt berichtet, Braunschweig 20. September Abends: „Sire. Votre Majesté a sans doute reçu mon très humble rapport de ce matin. Je reviens dans ce moment du Maréchal. Il m'a remis la lettre ci-jointe, me priant d'assurer Votre Majesté de ses plus profonds respects. Quant aux affaires, il ne m'a dit autre chose, sinon qu'il ne pouvait se défaire de l'idée que le roi de France ne soit déjà informé, puisque l'abbé Bernis lui avait écrit: »Je vous félicite de ce que vous ferez la paix.“ Il ajouta que Votre Majesté connaissait mieux que lui la cour de France, et qu'Elle savait bien que le roi de France désire la paix. Que le courrier ne partirait que demain matin, parceque ses dépêches n'avaient pu s'achever. Qu'entre le 6 et le 10 d'octobre il aurait la réponse. Au reste, il m'a demandé d'engager ma parole de ne pas abuser du passe-port6 au préjudice de son armée.

Comme on visite les estafettes, je suis obligé de retenir le rapport de ce matin pour l'ordinaire qui part demain matin, de sorte qu'ils viendront ensemble, sans ma faute.“

Schreiben des Marschalls Herzog von Richelieu, Braunschweig 20. September:

„Sire. Quelque supériorité que Votre Majesté ait en tous genres, il y aurait peut-être beaucoup à gagner pour moi, de négocier plutôt que combattre vis-à-vis d'un héros tel que Votre Majesté, et je crois que je servirais le Roi mon maître d'une façon qu'il préférerait à des victoires même, si je pouvais contribuer au bien d'une paix générale; mais j'assure Votre Majesté que je n'ai ni instructions ni notions sur les moyens d'y pouvoir parvenir.



1 Ergänzt nach dem Concept. Richelieu weist darauf hin, dass der König von Preussen im Jahre 1755 die Erhaltung des Friedens an Englands Seite gesucht hat, statt sich mit Frankreich über ein kriegerisches Vorgehen gegen Hannover zu verständigen. Vergl. Bd. XI, 474. 475. 479. Histor. Zeitschrift Bd. 55. S. 432. ff.

2 Einige Worte sind vermuthlich falsch dechriffrirt oder es fehlt ein schliessender Satz.

3 Am 27. September schreibt Eickstedt aus Clausthal, dass er sich nach dieser Stadt zurückgezogen habe, da er Goslar von Franzosen überfüllt gefunden.

4 Vergl. S. 357.

5 Vergl. S. 333—335.

6 Vergl. S. 334. 355.