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toujours, j'ai cru de mon devoir de proposer à Votre-Majesté si Elle ne préférait pas encore Magdebourg à Cüstrin, au cas qu'il faudrait absolument en venir à cette retraite. Les raisons qui m'engagent à faire cette proposition, sont, premièrement, que le théâtre de la guerre a changé depuis quelques semaines, que la Lusace et le centre de la Saxe se trouvent dégarnis de troupes suffisantes, qu'on ne peut pas savoir d'ailleurs jusqu'où portent les desseins des Suédois, et que le même cas qui nous obligerait de quitter Berlin, pourrait exposer Cüstrin a un siège; qu'indépendamment de tout cela et en second lieu la communication pourrait être coupée entre Custrin et les États de Votre Majesté, auquel cas les transports d'argent ne pourraient plus se faire, et Votre Majesté pourrait Se trouver par là dans un très grand embarras. En troisième lieu, il n'y a point de monnaie à Cüstrin, et il pourrait arriver tel cas, à la longue et par la continuation de la guerre, où Votre Majesté voudrait faire monnayer Son argenterie, de sorte qu'il deviendrait impossible ou du moins très difficile d'exécuter cet article important de Son instruction secrète.1 Tous ces inconvénients n'existeraient pas à Magdebourg, où il y a une monnaie, et qui fait d'ailleurs une place bien plus considérable, que Votre Majesté pourrait soutenir et secourir dans le cas d'un siège avec Son armée.“

caisses, de même que les vaisselles et cetera, [pourvu que] cela [puisse] se faire avec sûreté. Aussi j'approuve entièrement et vous ordonne de vous concerter d'abord là-dessus avec le ministre Boden, afin d'arranger tout ce qu'il faut en conséquence, quoique je ne croie pas que ce soit déjà le temps où l'on aura à craindre pour Berlin; cependant, j'ai jugé- à propos de vous déclarer d'avance qu'au cas qu'il en faut venir à la retraite, il ne sera pas nécessaire que tous les gens du Directoire général aillent se retirer à Magdebourg, parcequ'il n'y servirait de rien; il suffira que, le cas arrivant, le Commissaire général2 avec le ministre Boden et tout au plus ceux qui sont du département von der Verpflegung der Armée, mais surtout le conseiller privé Kœppen, avec les commis de sa caisse, aillent à Magdebourg, pour y être à portée. Tous les autres du Directoire et cetera pourront aller à Custrin, où ils seront aussi sûrs que possible, non pas par rapport aux fortifications du lieu, mais à l'égard de sa situation, vu que tout ennemi ne saurait leur [faire tort], malgré toute [mauvaise] intention qu'il pourrait avoir.

Pour ce qui regarde ma négociation de paix avec la France, elle commence d'être mise en train. Je ne saurais vous dire encore quel en sera le succès, parcequ'on ne s'est point encore expliqué sur les conditions qu'on me proposera. J'espère d'en être instruit entre ici et le 10 d'octobre,3 dont je vous informerai à son temps. En attendant, quoi qu'il en arrive, j'en retirerai au moins l'avantage, supposé même qu'il n'en résultera rien, que je ferai ralentir les [opérations]4 de la France, et que je gagnerai du temps. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. Bd. XIV, 198.

2 Katte, der Chef des 6. Departements im Generaldirectorium.

3 Vergl. Nr. 9356. S. 370.

4 Zusatz des Dechiffreurs. In einer mit Blei geschriebenen Aufzeichnung Eichels, welche dem Erlass zu Grunde liegt, steht: „dr. fr. [der Franzosen] projets ralentiren.“