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avoir ses ressources, et la moindre de ces ressources est toujours préférable à un parti désespéré. Je conjure donc très humblement Votre Majesté de renoncer à une résolution si funeste et de ménager une vie qui est si chère et si nécessaire à tous Ses fidèles sujets.“

jour à l'autre, peut marcher ou à Glogau et Crossen, ou même à Berlin !

La négociation que vous savez,1 fait entrevoir quelque lueur favorable,2 mais elle traînera, et Dieu sait quels évènements arriveront entre ce temps; il nous faut des miracles, ou nous sommes perdus. Si la retraite des Russes3 s'était faite il y a trois mois, cela nous aurait procuré les plus grands avantages. A présent cela sauve l'armée de Lehwaldt et Kœnigsberg; mais, malgré le départ de nos ennemis, je ne suis pas jusques à présent le maître de retirer un homme de la Prusse. Enfin [c'est] mon chagrin, que pour moi je l'enferme dans le silence et le secret au fond de mon cœur, et je vous assure qu'extérieurement il n'y paraît pas, et que je continue, dans les conjonctures qui se présentent, à agir comme mes forces me le permettent et avec la même liberté d'esprit dont je vous ai entretenu en partant de Potsdam; mais, lorsqu'on se croit quitte envers sa patrie, il est juste de penser à soi-même et à ce que l'honneur exige de nous.

Je me retirerai d'ici le 28 ou 29 vers Naumbourg où je pourrai être le ...4 d'octobre, et où je compte au moins séjourner 8 jours, me bornant à couvrir Halle et Berlin, autant que je le pourrai, et à tomber sur le corps à celui qui m'approchera le plus. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


9367. AU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

Podewils und Finckenstein berichten, Berlin 24. September, dass sie nach Abreise des schwedischen Gesandten Wulfweustjerna5 den Gesandtschaftssecretär von Nolcken zum Verlassen der preussischen Hauptstadt aufgefordert haben, „puisque, depuis la guerre que la Suède faisait injustement à Votre Majesté, Elle ne saurait plus souffrir à Sa cour quelqu'un de la part de celle de Suède, et que le sieur Diestel6 avait reçu ordre de se retirer au plus tôt de Stockholm.

Le sieur de Nolcken répondit qu'il ne saurait partir, avant que d'en avoir informé sa cour, qui lui avait expressément ordonné de rester ici jusqu'à nouvel ordre, qu'il se soumettait plutôt à toutes les extrémités qu'on pourrait employer, que de désobéir à sa cour; que celle-ci n'avait point déclaré la guerre à Votre Majesté, prétendant justifier sa conduite par la garantie de la Paix de Westphalie.7 On n'a pas manqué de lui faire sentir le ridicule de cette défaite, en lui faisant comprendre que, sur son refus déplacé, on se trouverait obligé de le faire décamper malgré lui et de l'envoyer, sous l'escorte d'un officier, au delà des frontières . . .

On serait à la vérité suffisamment autorisé, par le droit des gens et par les exemples de toutes les cours de l'Europe en pareil cas, d'employer la force pour conduire ledit secrétaire d'ambassade jusqu'aux frontières; cependant, nous n'avons pas voulu procéder à cette démarche sans les ordres exprès de Votre Majesté.“



1 Vergl. Nr. 9350.

2 Vergl. Nr. 9356. 9365.

3 Vergl. Nr. 9351

4 Die Tageszahl fehlt in dem Déchiffré der Ausfertigung.

5 Vergl. S. 346.

6 Vergl. S. 270.

7 Vergl. S. 94; Bd. XIV, 503.