<390> les coudées moins franches. Je ne manquerai cependant pas de veiller soigneusement et d'avoir l'œil le plus attentif à tout ce qui peut tendre à la satisfaction de Votre Majesté. Elle est trop éclairée, pour que l'on ose Lui rien suggérer; cependant il est sans doute permis de Lui représenter les choses dans le jour qu'on les conçoit; c'est le devoir indispensable de ceux qui font gloire d'être dévoués à Ses hauts intérêts.

Il y a toute apparence que cet hiver produira des changements considérables dans le tempérament de la cour de France, et peut-être que l'emploi d'une personne sous main, ou dans ce pays-là caractérisée par une autre cour, pourrait rapporter de l'utilité à Votre Majesté ...“1 Der Graf von Neuwied schreibt, Neuwied 24. August: „Sire. Je dépêchai hier une lettre à Votre Majesté, par le chasseur qui m'avait apporté Ses ordres du 18 juillet.2 Il était déjà parti, lorsque M. le colonel de Balbi arriva,3 et je crus qu'il était à propos de faire courir après lui, afin que Votre Majesté soit instruite, par la même voie, de l'arrivée de cet officier, et qu'Elle n'ait aucune inquiétude à son sujet. La mortification de M. de Balbi a été égale à la mienne, lorsqu'il apprit que l'entrevue projetée avec un lieutenant-général français ne pouvait pas encore avoir lieu. Cependant, après avoir mûrement délibéré sur la situation des affaires, nous sommes convenus qu'au lieu de rebrousser chemin, il conviendrait de faire une dernière tentative, et que, pour cet effet, M. le colonel ferait un voyage à Paris, en compagnie avec le sieur de Barbutt de Mausac. Le plan que nous nous proposons, Sire, est de tâcher, par toutes sortes de moyens, de gagner la Pompadour et la mettre dans Vos intérêts, afin que le roi de France soit porté à s'arranger et s'entendre avec Votre Majesté, [et,] s'il n'y avait pas moyen de la vaincre et de l'attacher, [de] mettre tout en usage pour alors renverser son prédit. Il faut espérer que l'on pourra réussir dans l'un ou l'autre sens, ce qui rapportera également de l'utilité aux affaires de Votre Majesté. Je me flatte qu'Elle daignera approuver nos idées, sur quoi nous attendrons les ordres ultérieurs de Votre Majesté ...“

[Buttelstædt,] 30 septembre 1757.

Monsieur le Comte de Neuwied. J'ai été sensible au delà des expressions de toutes les attentions obligeantes et des sentiments de zèle pour mes intérêts que vous m'avez témoignés par vos lettres du 23 et du 24 d'août,4 qui m'ont été fidèlement rendues. Comptez, je vous en supplie, sur ma parfaite reconnaissance et sur les obligations que [je] vous en aurai à jamais. Si je suis très fâché du malheur qui est arrivé au premier courrier,5 c'est principalement de ce que vous sauriez vous en ressentir, si nos ennemis et vos envieux voudraient vous impliquer et vous mettre à crime une affaire qui cependant dérive principalement des ouvertures que le colonel Fischer vous a faites de son propre mouvement,6 et qui d'ailleurs ne saurait être que très désirable à tout l'Empire. Quoique, dans des choses aussi graves et importantes que celles dont il s'agit, le commencement ne saura être que très difficile et épineux, je me flatte néanmoins que la fin en tournera mieux encore que



1 Zum Schluss spricht sich der Graf Neuwied über die Zuverlässigkeit Barbutt's aus.

2 Vergl. Nr. 9212.

3 Vergl. S. 300.

4 Die beiden Schreiben sowie die Relation Barbutt's, welche man verloren glaubte (vergl. S. 327. 377), sind nachträglich aufgefunden worden; wie das Papier zeigt, haben sie tage- oder wochenlang in Wasser gelegen und sind im Cabinet über Licht getrocknet worden, wobei Theile des Papiers angebrannt und verkohlt sind.

5 Vergl. S. 327.

6 Vergl. S. 255. 377.