<58> dont nous avons fait notre rapport en date du 14 de ce mois,1 on l'est bien davantage encore de la nouvelle qu'on a reçue à Hanovre, selon l'incluse, du départ du comte de Kaunitz de Vienne du 5 de ce mois pour la Bohême.2

Comme j'ai déjà rassuré d'avance le baron de Münchhausen par rapport au premier article sur le plan de paix séparée qu'on prête à Votre Majesté, j'en ferai autant demain sur le prétendu voyage du comte de Kaunitz en Bohême, en l'assurant qu'il peut avoir l'esprit en repos sur tous les bruits que les artifices ordinaires de la cour de Vienne savent employer, pour semer des soupçons et de la mésintelligence entre des alliés, et pour porter d'autant plus facilement la cour d'Hanovre à accepter le plan humiliant de la convention de neutralité que le comte de Colloredo a remis en Angleterre, et que le sieur Michell aura envoyé sans doute à Votre Majesté,3 comme nous en avons reçu le duplicat.

J'ai répondu aussi au baron de Münchhausen, par rapport au passage de sa lettre qui regarde les convenances à faire au roi d'Angleterre,4 selon le plan secret qui lui a été communiqué si souvent et il y a si longtemps, qu'il n'a tenu qu'à lui de m'envoyer un projet d'une pareille convention secrète, dans laquelle Votre Majesté serait toujours prête d'entrer pour marquer Son véritable attachement pour les intérêts du roi d'Angleterre.

Münchhausen schreibt, Hannover 14. März, nachdem er seiner Freude über den Sieg bei Prag Ausdruck geliehen und die Bitte ausgesprochen hat, man möge ihn bald in den Stand setzen über die Gerüchte einer Verhandlung mit Wackerbarth den König von England beruhigen zu können: „Le moment heureux et désiré depuis longtemps de Votre Excellence et de moi paraît être venu, où deux monarques alliés par le sang pourront s'unir par une conformité d'intérêts à jamais. Je suis persuadé que Votre Excellence y contribuera, autant qu'Elle pourra, et ne me laissera pas ignorer si. Elle croit qu'on pourra mettre la main à cet ouvrage et au projet connu.

Le comte de Kaunitz est parti de Vienne le 5 pour la Bohême, pour, à ce qu'on mande, voir de près la situation des affaires. Le prétexte paraît un peu équivoque à l'égard d'un ministre qui, autant que je sache, n'est pas grand militaire. Il aura trouvé de la besogne.

. . . On me donne en même temps avis d'une alliance conclue ou prête de l'être entre les cours de Madrid, de Turin et de Naples, peu favorable à la maison d'Autriche. Je n'ose garantir cette nouvelle, quoiqu'on ajoute qu'elle est occasionnée par des articles secrets du traité de Versailles5 qu'on sait outre plusieurs objets intéresser l'Italie. Si elle se vérifie, ce serait un coup très embarrassant pour le comte de Kaunitz. La grande victoire de Prague ne nuira pas aux projets que la cour de Turin peut former.“

Au quartier général devant Prague, 19 mai 1757.

Mon cher comte de Podewils. En vous renvoyant les lettres6 du baron de Münchhausen que vous m'avez communiquées à la suite de la vôtre du 16, je veux bien vous dire7 que je suis un peu étonné des



1 Vergl. Nr. 8952.

2 Vergl. S. 34. 53.

3 Vergl. S. 35 Anm. 4.

4 Vergl. Bd. XIV, 551.

5 Vergl. Bd. XII, 509,

6 Es waren ein Hauptschreiben und ein Postscript.

7 Dem Folgenden liegen die eigenhändigen Bemerkungen des Königs in dorso von Podewüs Bericht zu Grunde: „Vor dieses Mal ist es fast zu viel, dass Münchhausen solche lächerliche Appréhensions fasset. Mitchell ist hier und siehet alles und ist nicht der Mann, so sich dupiren lassen würde. Wie kann Münchhausen glauben, dass ich so infame an dem König von Engelland handeln würde, als wie man vielleicht gegen mich in Hannover handeln wollen! Ob Kaunitz in Böhmen gewesen ist oder nicht, weiss ich bis diese Stunde nicht gewiss. Wenn er den 5. von Wien abgereiset ist, so hat er seine Zeit übel genommen, den 6. oder 7. in Böhmen anzukommen, und, was ich in der Zeit gethan und noch thue, sollte mich wohl von allen indignen Soupçons befreien.“