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Il y a plus de hasard que je ne voudrais dans cette entreprise; si elle réussit, ce qui se déterminera entre ci et le commencement du mois prochain, je compte d'envoyer une armée dans l'Empire,1 pour faire perdre à tous ces princes excités par la France et la cour de Vienne l'envie de se mêler, contre leur véritable intérêt, d'une querelle qui leur est étrangère. Il n'y a qu'à se montrer pour opérer ce changement; après quoi il faudra voir de quel côté les Français porteront leur force, pour s'y opposer avec vigueur.

Je pense que, si Votre Royale Altesse rassemble Son armée, Elle n'aura rien à craindre de M. d'Estrées. On m'écrit que les Français voulaient pénétrer par le pays de Brème,2 le roi de Danemark l'a garanti, et je crois qu'il serait de l'intérêt du roi d'Angleterre que l'on fît souvenir celui de Danemark de ses engagements et des dangers qui menacent cette province.

Je suis d'ailleurs persuadé que, si vous vous mettez en force et que vous puissiez avancer tant soit peu vers le pays de Münster, ces corps que les Français ont aventurés en avant, seront obligés de se replier au plus vite, principalement si l'on fait courir des bruits que l'on marchait incessamment à eux, et qu'un secours était en chemin qui allait joindre l'armée des alliés. Si même on ne parvient pas à faire d'abord reculer ces gens-là, on les retient dans l'inaction, et, en les resserrant davantage, les vivres dont ils manquent, leur deviendront encore plus rares. Je ne conseillerai jamais à Votre Altesse Royale de se commettre légèrement avec les Français, mais bien de profiter de la supériorité, si Elle est bien forte de Son côté; les intérêts du Roi Son père exigent qu'Elle ne joue qu'à jeu sûr.

J'espère de vous pouvoir donner dans peu des nouvelles plus positives de ce qui se passe ici, vous priant d'être persuadée de l'estime et de la considération avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère et Cousin, le très affectionné cousin et frère

Federic.

Nach dem Concept.


8974. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A WELESLAWLN.

Mitchell übersendet, Weleslawin 21. Mai, dem Könige ein Schreiben des Herzogs von Cumberland, d. d. Bielefeld 16. Mai, sowie Copien einer Correspondenz zwischen dem Marschall d'Estrées und General Spörcken. Der Herzog mache ihm, schreibt Mitchell, Mittheilung von seiner Absicht „d'étendre sa position à la gauche, afin de s'emparerde la ville et du pays de Paderborn, d'où il compte de trouver des provisions pour la subsistance de son armée.“

„Copie de la lettre du maréchal d'Estrées adressée au général des troupes hanovriennes au camp de Bielefeld.

Wesel, 7 mai 1757.

Monsieur. Le Roi mon maître n'ayant nulle intention de troubler le repos de l'Allemagne et encore moins d'agir hostilement contre l'électorat d'Hanovre, à moins



1 Vergl. S. 12. 54.

2 Vergl. Nr. 8962.