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le système en l'appuyant de tous cotés comme il faut. Mais, malheureusement, cela n'a pas pu et ne peut pas se faire encore, puisque l'administration n'est point arrangée, que les divisions pour la fixer subsistent toujours, et que l'on n'est point jusques ici tombé d'accord sur le choix des personnes qui la formeront. Ce fâcheux contre-temps continue de faire bien de la peine aux bien intentionnés; ils en gémissent en particulier, et le lord Holdernesse, qui est de ce nombre, et qui croyait la semaine passée qu'on aurait pu s'arranger celle-ci, m'a avoué ce matin, à son grand regret, que rien n'était, malgré cela, arrangé jusques à présent; qu'un jour il semblait que les différents chefs de parti pourraient s'entendre, mais que le lendemain cela se détruisait par la multitude des prétentions que chacun demandait pour son parti, et par l'impossibilité qu'il y avait de les ajuster tous. Cependant, comme il faut de toute nécessité que l'on convienne de quelque chose avant la séparation du Parlement, dont la séance doit être fermée au plus tard dans trois semaines, il faut présumer que bon gré mal gré on établira une administration, et que les trois chefs de parti, savoir le duc de Newcastle, le sieur Fox et le sieur Pitt, s'arrangeront une fois et mettront fin de bonne volonté ou autrement à la situation chancelante et indéterminée dans laquelle les rênes du gouvernement se trouvent malheureusement être depuis si longtemps.“ 1

de régner, qui seule est capable d'empêcher les succès des affaires pour le bien de la cause commune et de plonger la nation dans toutes sortes de malheurs dont elle aura de la peine à se relever, après que les deux cours susdites auront en attendant obtenu leur but.

Souvenez-vous de ce que vous m'avez fait remarquer dans votre dépêche antérieure au sujet de la continuation du séjour du comte de Colloredo à Londres.2 Mais pour vous donner une preuve combien la cour de Vienne sait remuer partout où elle croit tirer quelque avantage, et des voies dont elle se sert, vous saurez que, selon mes dernières lettres de Stockholm,3 le ministre autrichien, comte de Gœs, après avoir reçu en dernier lieu un courrier de sa cour, a fait des instances très fortes auprès du ministère suédois afin de le porter d'agir avec plus de vigueur, comme garant de la paix de Westphalie, qu'il n'a témoigné de vouloir faire;4 et qu'ayant reconnu par la déclaration à la Diète le cas de ladite garantie, l'Impératrice-Reine insiste afin que la Suède se mette en devoir de la remplir avec une armée de 12 à 16,000 hommes. Cette proposition, à ce que mes lettres ajoutent, doit avoir mis les esprits en grande fermentation; l'on ne sait me rien dire encore sur le parti qu'on pourrait prendre par rapport à cela, mais les sénateurs suédois du parti de la France ne laissent pas



1 Vergl. Bd. XIV, 551.

2 Michell halte am 6. Mai berichtet, trotz, der ablehnenden Haltung, welche König Georg und vor Allem die englischen Minister gegenüber den österreichischen Vorschlägen zur Neutralität Hannovers (Vergl. S. 35. 36). festhielten, glaube er doch, dass die Oesterreicher sich nicht abschrecken lassen würden, auf die Angelegenheit immer wieder zurückzukommen „surtout s'il arrivait le moindre échec à l'électoral; je conjecture même que la continuation du séjour du comte de Colloredo ici n'a pour but que cet objet . . . On ne comprend pas ce qui peut le retenir ici, et pourquoi il n'en part pas, comme il l'a donné à entendre à ses amis.“

3 Nach dem Bericht des Grafen Solms, d. d. Stockholm 13. Mai. Vergl. Nr. 8999.

4 Vergl. Bd. XIV, 385. 503.