8929. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Au camp de Prague, 12 [mai 1757].

Ma très chère Sœur. Ce jour a été bien heureux pour moi. M. de Treskow m'a rendu votre lettre du 27 avril, et j'ai reçu en même temps<30> celle du 6 mai. Je vous rends mille grâces du tendre intérêt que vous prenez, ma chère sœur, à nos affaires.

Depuis la bataille nous avons enfermé toute la généralité autrichienne et près de 50,000 hommes dans Prague. Leopold Daun a voulu marcher à leur secours, mais le prince de Bevern, que j'ai détaché contre lui, l'a fait reculer jusqu'à Kolin, et le Prince le poussera jusque vers Kuttenberg ou Kœniggrætz.

Ceux de Prague n'ont des vivres que pour trois semaines. Je sais où sont leurs magasins, et je les ferai bombarder. Mon artillerie et tout son pesant attirail ne pourront arriver ici que le 20. Alors j'espère d'en rendre bon compte, et, si la Fortune me rit, ils seront nos prisonniers, tout comme les Saxons.30-1 Alors nous pourrons nous tourner du côté de l'Empire et dans votre voisinage.

Cependant, en vous épargnant comme notre propre pays, j'ai déjà envoyé un détachement de nos pandours,30-2 qui a pris aux Autrichiens le magasin de Pilsen, qui de là entre dans le Palatinat, passe Nuremberg, Anspach et Bamberg, pour apprendre à ces gens-là que l'on connaît le chemin de leur pays. Si vous entendez parler d'eux, vous n'avez qu'à leur envoyer quelqu'un qui leur indique vos frontières, qui sous peine de la corde leur sont défendues de toucher. Adieu, mon adorable sœur; voilà tout ce que je puis vous dire de nous autres. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



30-1 Vergl. Bd. XIII, 618.

30-2 Ein Streifcorps unter dem Freischaarenführer Oberstlieutenant Mayr. Vergl. S. 52. Nach den Akten der Königl. Geh. Kriegskanzlei wurde Mayr am 14. Sept. 1756 Oberstlieutenant, am 12. Nov. 1757 Oberst. Danach ist Bd. XIV, 539 zu ändern.