8949. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Herzog Karl von Braunschweig sendet, Braunschweig 29. April, dem Könige Nachricht von einem neuerdings zwischen den Höfen von Wien und Versailles vereinbarten geheimen Vertrage:44-6 „Ce traité doit contenir douze articles dont les principaux doivent être: que la France s'engage d'agir à ses frais et dépens avec une armée de 115 jusqu'à 120,000 hommes; de ne mettre bas les armes que de concert avec la cour de Vienne et après la conquête de toute la Silésie et du comté de Glatz; de garantir ces conquêtes; de dégager le roi de Pologne et de lui pro<45>curer au mieux possible une indemnisation; d'exiger toutes les contributions au nom et au profit de l'Impératrice, à laquelle on en rendra un compte exact, sans en déduire la moindre chose. La cour de Vienne s'engage, en revanche, de céder à perpétuité Ypres, Menin, Mons, Ath, Charleroi avec les châtellenies et districts y appartenants, de même que tout le Luxembourg, dont la France ne prendra pourtant possession qu'après la conquête de la Siïésie; que la grosse artillerie et son transport doivent être payés par l'Empereur.“

Quartier général devant Prague, 16 mai 1757.

Monsieur mon Frère et Cousin. Vous serez persuadé de toute la sensibilité que j'ai eue au sujet de la lettre que Votre Altesse m'a faite du 29 d'avril, et qui ne m'est arrivée qu'avant-hier, par les nouveaux témoignages de Son amitié, en me communiquant ce qui Lui est revenu de certaine convention secrète faite entre les cours de Vienne et de Versailles. Si tant est que la première y a donné les mains à des conditions si préjudiciables à elle et à tout ce qu'il y a au voisinage de la France du côté de l'Empire et des Pays-Bas, il se pourra arriver que la cour de Vienne en soit la dupe des Français, et il faudra voir si, après la victoire dont le Ciel a béni mes armes, ceux-ci ne songeront d'aller aux pas mesurés.45-1

En attendant, je vais toujours mon train et ai serré de plus près ce grand nombre de troupes de l'armée autrichienne que je tiens enfermé dans Prague, avec lequel et avec la Bohême j'espère avoir fait dans un temps de trois semaines à peu près. Si mon attente est remplie, je verrai alors de quel côté j'aurai à me tourner, pour aller au plus pressant et aider mes alliés. Mais ce qui me serait bien nécessaire de savoir, c'est le nombre exact des troupes que les Français ont assemblées, tant auprès de Mayence qu'au pays de Clèves, de Cologne et de Westphalie, et Votre Altesse m'obligerait infiniment si Elle pouvait contribuer à m'en faire avoir une notice exacte, afin que je sache prendre mes mesures là-dessus.

Nous avons encore en Bohême un corps d'armée sous les ordres du général Leopold Daun, qui, avec ce qui s'est joint de troupes fuyardes de la bataille, peut aller à 20,000 hommes. Je lui ai opposé le duc de Bevern, qui l'a replié aux environs de Kuttenberg. Dès que j'aurai fait avec Prague, je songerai aux moyens pour faire sortir ce corps de Bohême. Le maréchal Browne se trouve blessé à Prague. Nous avons fait détruire depuis peu encore trois magasins que l'ennemi avait amassés au delà de la Beraun à Zebrak, Pilsen et à Teinitz,45-2 principalement destinés pour en fournir aux auxiliaires qui leur devaient arriver de l'Empire, et dont surtout celui de Pilsen était très considérable. Votre Altesse connaît, au reste, les sentiments de la considération et de la haute estime avec lesquels je suis à jamais etc.

Federic.

Nach dem Concept.

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44-6 Vergl. zum Folgenden den versailler Vertrag vom 1. Mai 1757 in Koch-Schöll, Hist. abrégée des traités de paix III, 129 ff. Die Präliminarien in: Schäfer, Gesch. des siebenjähr. Krieges I, 586 ff; vergl. hier auch die Anmerk. 2 zu S. 280.

45-1 Vergl. S. 12.

45-2 Vergl. S. 43.