8982. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE PRAGUE.74-4

[Au camp de Prague,] 24 [mai 1757].

Mon cher Frère. Nous avons eu une mauvaise nuit; j'ai entendu beaucoup tirer de votre côté, sans savoir précisément ce que c'était.74-5 Je bénis le Ciel de ce que nous n'avons pas beaucoup perdu, de ce que vous, mon frère Ferdinand et, du moins à ce que j'en sais jusqu'à présent, personne n'est blessé. Je me flatte que les Autrichiens auront beaucoup perdu; car vous avez eu les hauteurs, et votre canon chargé à mitraille doit leur avoir mis beaucoup de monde hors de combat.

Je crois, mon cher frère, qu'une correspondance avec le prince Louis74-6 serait hors de saison. Sa lettre prouve qu'il augure mal de<75> Prague, et qu'il veut se faire un appui par votre protection pour obtenir la liberté ou Dieu sait quoi.

Mayr a forcé l'électeur de Bavière à se déclarer neutre;75-1 il renonce à ses alliances et à tout engagement avec nos ennemis, et il m'a envoyé ici un colonel avec une lettre de sa main pour m'en assurer.

On m'écrit que les Français sont si consternés de nos succès qu'ils ne pensent qu'à prendre possession des cessions qu'on leur a faites en Brabant,75-2 et que leurs plus grands efforts sont faits.

Le prince de Bevern a pris trois magasins à Leopold Daun,75-3 la bredouille est parmi nos ennemis. Si cela est possible, il faut prendre nos gens de Prague; nous pouvons les canonner et bombarder neuf jours et neuf nuits.75-4 Voilà tout ce que je puis faire. Adieu, mon cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertïgung. Eigenhändig.



74-4 Der Prinz von Preussen befand sich wie Prinz Ferdinand bei dem Corps des Feldmarschalls Keith auf dem linken Ufer der Moldau.

74-5 Vergl. Nr. 8983.

74-6 Prinz Ludwig von Württemberg. Vergl. S. 26; Bd. XIV, 308. 309. Weder das Schreiben des Prinzen von Preussen noch das des Württembergers liegen vor.

75-1 Vergl. Nr. 8986; auch S. 52 und 92.

75-2 Vergl. S. 45.

75-3 Vergl. Nr. 8988.

75-4 Vergl. S. 38. 55.