9103. A LA PRINCESSE ÉLECTORALE DE SAXE A DRESDE.

Camp de Mallotitz, 15 juin 1757.

Madame ma Cousine. La lettre que Votre Altesse a bien voulu prendre la peine de me faire, vient de m'être rendue. Je suis bien mortifié d'apprendre qu'Elle croit avoir lieu de Se plaindre du général<172> major de Bornstedt172-1 de ce qu'il ne sait pas toujours trop bien concilier ses devoirs avec les ménagements qu'il doit à Votre Altesse; sur quoi je ne ferai point d'excuses pour lui, mon intention n'ayant été jamais d'autre, sinon qu'on ne doive pas manquer aux égards qui sont dus à la famille royale. Votre Altesse conviendra, cependant, que, dans la situation présente des affaires, il ne saurait être que très difficile et presque impossible d'éviter tous malentendus et inconvénients qui sauront arriver à ce sujet, sans qu'il y a de ma faute, et qui ne sauront que donner lieu à des explications infinies. C'est aussi par ces considérations que j'ai cru être le moyen le plus propre pour éviter toutes ces discussions désagréables, de faire proposer à Sa Majesté la Reine172-2 qu'il Lui plaise d'opter préférablement le séjour de Varsovie avec Sa famille royale à celui de Dresde, pour y vivre entièrement à Son gré. Je ne puis que me flatter que cet expédient sera goûté, et que Votre Altesse le trouvera Elle-même le plus propre pour prévenir tous inconvénients et embarras.

Elle sera d'ailleurs persuadée que toutes les occasions me seront chères où je pourrai Lui prouver la plus haute estime et la considération particulière avec lesquelles je suis toujours, Madame ma Cousine, de Votre Altesse le bon cousin

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



172-1 Der Kommandant von Dresden. Vergl. Bd. XIV, 532.

172-2 Vergl. Nr. 9093.