9121. AU PRINCE DE PRUSSE A BUDIN.

[Lissa,] 24 [juin 1757].

Mon cher Frère. Depuis que nous nous sommes vus, les choses ont bien changé; il faut tâcher de les remettre et de combattre pour la patrie, dès que l'occasion favorable s'en présentera.

Votre arrière-garde a été bien faite; je ne regrette que [les] mille hommes qui en ont été le sacrifice. Mon grand embarras est à présent<184> de savoir où est l'armée de Leopold Daun. Je compte marcher avec un renfort à Leitmeritz vous joindre. J'y ai déjà envoyé beaucoup de cavalerie.184-1

Je vous destine le commandement de cette armée-ci, qui doit couvrir l'Elbe primo, et, si aucun bon succès ne nous seconde, se retirer vers l'hiver en Silésie. Un bon quart d'heure peut nous rendre la supériorité sur nos ennemis; mais s'il nous manque, il faut combattre jusqu'à la fin pour le salut de l'État. Adieu, mon cher frère, je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



184-1 Vergl. S. 182.