9182. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Leitmeritz, 8 juillet 1757.

J'ai reçu en son temps les dépêches que vous m'avez faites du 17 et du 21 juin dernier. Quoique vous continuiez toujours de m'assurer que le ministère anglais veuille aller en avant avec moi, je n'en ai point vu encore le moindre effet jusqu'ici. La déclaration faite en dernier lieu au ministre de Russie à Londres,228-3 comme je veux bien vous le dire en confidence, est sûrement marquée d'un caractère qui en biaisant marque de la timidité, pour n'en pas trop dire, et rien d'énergique aux Russes. On n'envoie point de flotte d'Angleterre dans la Baltique,228-4 quoique par là avec peu de chose on pourrait imprimer du respect aux Russes, pour les empêcher de n'inquiéter ma côte et barrer leurs avanies, sans dire qu'à ce moyen on retiendrait la Suède de marquer ses mauvaises intentions auxquelles elle est poussée par la France. L'Angleterre ne m'a jusqu'ici secondé en rien, quoique je me voie presque l'Europe entière sur les bras, de façon que l'aller en avant avec moi dont vous parlez, n'a consisté jusqu'à présent qu'en vaines promesses.

Aux reste, comme, par les progrès que les Français ont faits jusqu'à présent en Westphalie jusqu'au Wéser, et les pertes que j'ai faites par là de provinces considérables, mes ressources pour faire la guerre ont notablement diminué, je souhaite que vous me disiez sans détour, et que vous sondiez pour cet effet convenablement le lord Holdemesse,<229> si, en cas de besoin, je pouvais m'attendre à un aide subsidiaire en argent de la part de l'Angleterre,229-1 si l'Angleterre ne me manquerait pas pour cet article, et à quelle somme on pourrait bien porter ces subsides, lesquels, cependant, je ne réclamerais. qu'au cas de la dernière extrémité.

Federic.

Nach dem Concept.



228-3 Vergl. Nr. 9158.

228-4 Vergl. S. 162. 163. 173.

229-1 Vergl. S. 194.