9205. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE LEIPA.

Der Prinz von Preussen meldet, Lager bei Leipa 12. Juli: „J'ai reçu hier au soir la lettre en date du 8.248-3 Je n'abuserai point de la confiance que vous me portez, et je garderai un parfait secret sur ce qu'elle contient. Vous permettrez que je vous écrive avec franchise, tout naturellement, comme j'envisage les choses.

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Vous saurez déjà que le général Brandes nous a joints,249-1 et qu'il a laissé à Zittau pour près de quatre semaines de farine.249-2 Les chemins de Zittau jusqu'ici sont difficiles. Pour io jours de pain il faut 550 chariots, ce qui demande une escorte proportionnée à la quantité de troupes que l'ennemi peut employer à inquiéter le convoi. Dans le camp que nous occupons à présent, [ayant] Gabel et Reichstadt [garnis], nous pouvons faire les convois avec facilité, étant en état et à portée de soutenir ces postes; et si l'ennemi met un gros corps à Niemes, nous pouvons, sans risque, camper quelques bataillons près de Gabel. Si nous prenons un camp en avant,249-3 cela peut se faire, et je réponds que l'ennemi ne nous en empêchera pas; mais je ne puis répondre de la sûreté des chemins vers Zittau. Si l'ennemi peut nous enlever un convoi, les troupes manqueront de pain, et les suites ne sauraient qu'être mauvaises. L'ennemi, suivant toutes nos nouvelles, est campé entre Liebenau et Swigan, le corps de Nadasdy en avant, et Morocz à Niemes, comme l'avant-garde de Nadasdy. Il me semble que le plus grand mal que l'ennemi pourrait nous faire, serait de nous enlever nos magasins en Silésie. Celui de Schweidnitz est à l'abri de toute insulte; il ne lui reste donc d'autre que celui de Zittau, sur lequel il pourrait faire quelque tentative. Tant que nous sommes à portée d'y arriver aussitôt qu'eux, ils n'y toucheront pas; mais si nous nous éloignons, ils ont le champ libre pour y envoyer un gros détachement et le couvrir par l'armée. Le manque de fourrages nous obligera de changer en [huit jours]249-4 de camp. Je vous demande de décider si je dois prendre un camp en avant, au risque de perdre la communication avec Zittau, ou si je dois prendre le camp près de Gabel, qui est peu éloigné d'ici, et qui couvre le chemin de Zittau. Les troupes légères de l'ennemi ne se montrent presque pas du tout; le plus grand mal qu'elles font, est d'empêcher l'entrée des vivres. La plupart des régiments ne sont point pourvus de bœufs. Le général Goltz tâche d'y suppléer en faisant livrer le pays; mais comme la contrée qui respecte ses ordres, est de peu d'étendue, il a peine d'y suffire.

L'incorporation des bataillons saxons249-5 dans les régiments qui ont perdu le plus aux dernières batailles, aura lieu, je pense, lorsque ces régiments seront dans des garnisons; car, en campagne, il serait à craindre que la plupart, avant d'être accoutumés à leurs nouveaux officiers, déserteront. J'attendrai l'ordre, quand il vous plaira que ce changement se fasse.

J'ai vu les recrues de l'augmentation que les régiments ont reçues;249-6 elles paraissent bien dressées et en état de faire service. Les chevaux sont la plupart très jeunes; ceux des régiments de Kyau et de Stechow sont le mieux en état; dans le régiment de Wartenberg, l'ordre n'est pas tel qu'il doit être. Le major Dalwig est absent et blessé; ainsi le régiment n'a ni le chef ni le commandeur qui, dans le commencement de la campagne, ont été cause que le régiment a si bien fait son devoir.249-7

J'ai l'honneur d'être jusqu'au dernier moment de ma vie etc.“

[Leitmeritz, 14 juillet 1757.]249-8

Si249-9 vous vous retirez toujours, vous serez acculé à Berlin entre ci et quatre semaines. L'ennemi ne fait que vous suivre. Vous manquez ici de bœufs; faites en venir de la Lusace. Si vous vous retirez, vous manquerez de fourrage, et vous aurez toujours cette race maudite sur vos flancs, de quelque côté que vous vous tourniez. Vous n'avez que<250> Morocz à vos côtés, à Nieraes; Nadasdy est ici, à Gastorf; Daun est à Neuschloss, nous avons entendu son canon. Je vois que l'on vous en impose par les nouvelles, et que l'on grossit tous les objets. Vous avez le Proviant-Fuhrwesen, qui peut vous mener de la farine tant que vous en voulez. Je crois plutôt qu'il sera nécessaire de faire un détachement de 5 à 6000 hommes vers Schweidnitz, pour couvrir la frontière contre Kheul. Vous vous réglerez, sur cela, sur vos nouvelles.

Quand vous incorporerez les régiments saxons, il faut que cela se fasse en un jour.

Dalwig est malade à Dresde; je le presserai de retourner au régiment. Il faut, en attendant, que Puttkammer250-1 le commande, ainsi que le sien.

Nadasdy a ici deux régiments de hussards, deux de cuirassiers, deux de dragons saxons, six bataillons de l'infanterie hongroise réglée, et à peu près 3000 pandours. Laudon est au Paschkapolo250-2 avec 1500 hommes, pandours et hussards; et 500 à 800 sont tantôt à Graupen, tantôt à Zinnwald, Osseg, Mariaschein et Schneeberg. Décomptez tout cela, vous verrez que l'on grossit le nombre de ceux qui sont dans votre voisinage.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.



248-3 Vergl. Nr. 9172.

249-1 Vergl. S. 221. 233. 240.

249-2 Vergl. das Schreiben des Prinzen, d- d. Lager bei Leipa 10. Jult: Œuvres Bd. XXVI, S. 130.

249-3 Vergl. S. 222.

249-4 Diese und die weiter oben befindliche Ergänzung nach dem Concept des Prinzen.

249-5 Vergl. S. 222. 241.

249-6 Durch den Zuzug unter dem General lieutenant von Brandes.

249-7 Vergl. S. 19.

249-8 Das Datum nach der chiffrirten Ausfertigung.

249-9 In der Ausfertigung geht den folgenden Worten der Satz voran: „Mon cher Frère. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 12.“

250-1 Der Husarenoberst Georg Ludwig von Puttkammer. Der bei Gabel capitulirende Generalmajor der Infanterie von Puttkammer (Vergl. Nr. 9206. 9213.) ist Nikolas Lorenz.

250-2 Vergl. S. 188.