9222. AU DUC DE CUMBERLAND AU CAMP D'AFFERDE.

Hlinay, 23 juillet [1757].

Monsieur mon Frère et Cousin. J'ai reçu par le courrier de M. Mitchell la lettre que Votre Altesse Royale vient de m'écrire. Je suis très fâché de me trouver dans la nécessité de retirer les 6 bataillons de Wésel de Son armée,263-1 mais le nombre d'ennemis qui conspire contre moi, me justifie de reste.

Je marche demain vers Zittau, où je compte d'arriver le 1er ou le 2 du mois prochain; je suis dans la nécessité de combattre l'ennemi où je le trouve, avant qu'il me resserre de tous côtés, cela me force à prendre des partis désespérés auxquels je n'aurais jamais pensé dans d'autres occasions, mais Votre Altesse Royale sera dans peu instruite quelle en sera l'issue. Je me trouve obligé d'attaquer des postes, quelque forts qu'ils soient, et d'agir contre mes principes; mais, quand on a toute l'Europe pour ennemi, il n'y a d'autre moyen de se soutenir que de faire plier l'ennemi le plus proche, pour pouvoir ensuite se tourner sur le premier venu, et ce ne serait pas la première fois qu'une bonne résolution bien exécutée changeât la face des choses. Vous serez instruit de tout ce qui arrivera, mais vous pouvez être persuadé que mon parti est pris, et que ni les difficultés, ni le danger ne m'arrêteront. Je suis avec une parfaite estime, Monsieur mon Cousin et Frère, votre fidèle cousin et frère

Federic.

Nach dem Concept.



263-1 Vergl. S. 238. 239. 247. 254.