9233. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Pirna, 26 juillet 1757.

Après que mon frère le Prince de Prusse s'est si mal pris dans le commandement que je lui ai confié du corps d'armée destiné à couvrir également la Silésie et la Lusace, que l'ennemi l'a prévenu pour faire attaquer et prendre par un gros corps de troupes détaché le poste de Gabel, sans qu'il ait secouru ni soutenu ce poste important qui couvre Zittau, et que l'ennemi a poussé jusqu'à Zittau qu'il fait bombarder actuellement, quoique cependant mon frère a eu encore la présence d'esprit d'en retirer à temps les magasins et les autres amas qui y étaient en dépôt, et qu'il s'est posté avec son armée de l'autre côté de Zittau, de manière à en pouvoir retirer la garnison, il ne m'est resté autre résolution à prendre que de marcher dans la Lusace pour joindre le susdit corps d'armée avec les troupes que j'y mène, afin de chercher l'ennemi, de l'en rechasser et de ne pas manquer les occasions de combattre l'ennemi, quand il se retirera vers la Bohême. Mais comme les évènements sont toujours incertains, j'ai jugé à propos de vous avertir de tout ceci, afin que vous ayez une attention particulière sur tout ce qui se passera dans la Lusace, et que, sur la première nouvelle que vous aurez qu'il nous est arrivé du malheur là, et que les choses prennent une mauvaise tournure pour nous dans ce pays-là, vous exécutiez alors, incessamment et sans attendre aucun ordre de ma part sur ce sujet, tout ce que mon instruction secrète que je vous ai confiée,270-4 vous prescrit, pour mettre tout en sûreté à Cüstrin.270-5 Vous ne manquerez pas de vous diriger bien sur tout ceci. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.

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270-4 Vergl. Bd. XIV, 197—200.

270-5 Vergl. Nr. 9216.