9263. AU FELD-MARÉCHAL DE REITH.

[Weissenberg,] 8 [août 1757].

Vous avez très bien deviné mon intention, mon cher Maréchal; je suis du sentiment d'Homère qui dit : Le pain fait le soldat. Je ne puis entreprendre cette opération décisive, avant que d'avoir arrangé mes vivres, ce qui est la base de toute expédition militaire. J'attendrai donc que Retzow et Goltz m'aient fourni ce qu'il me faut; mais je dois vous dire en même temps que les desseins des ennemis me pressent, et que ce sera donc le hasard qui décidera si nous serons prévenus ou si nous préviendrons. Je n'entre en aucun détail. Dès que vous arri<292>verez à Bautzen, vous en saurez davantage, et vous recevrez en même temps l'ordre de bataille que Winterfeldt vous donnera.292-1 Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

Federic.

Vous voudrez bien dire encore à Retzow que je compte cette expédition de dix jours, du jour que vous marcherez de Bautzen, et, comme votre corps et le mien doivent incontinent repasser par Dresde, il fera bien d'y faire préparer du pain pour neuf jours pour nous autres, afin que de là nous puissions commencer une nouvelle entreprise dont il est informé, et qu'à Torgau de même tout se prépare dont nous pourrons avoir besoin en temps et lieu.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



292-1 Vergl. S. 288 Aum. 5.