9276. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Weissenberg, 12 août 1757.

Ma très chère Sœur. Je n'ai presque pas le cœur de vous écrire d'ici; tout ce que je puis vous dire, c'est que nous avons bien reçu ce qui a été envoyé, et qu'il n'y a rien de perdu.

Nos affaires militaires commencent à s'éclaircir. J'espère de pouvoir vous donner dans peu de bonnes nouvelles. Ma besogne est dure; j'aimerais mieux cent fois être mort que de vivre encore une année dans la situation où je suis; cependant, je ferai l'impossible pour résister, et ma dernière consolation sera d'avoir vendu cher ma vie et ma liberté. Mon espérance est dans le temps, et comme je m'aperçois qu'il m'en reste, je ne désespère pas encore.

Voilà, ma chère sœur, tout ce que Nadasdy me permet de vous dire. Demain notre communication est entièrement coupée avec Dresde, et je ne pourrai écrire qu'à bonnes enseignes.

Je vous envoie une réponse à Voltaire qu'il dépendra de vous de lui faire tenir ou non.298-1

<299>

Je vous embrasse de tout mon cœur, mon unique consolation et mon support; en vous assurant que mon âme et mon cœur seront à jamais pénétrés de reconnaissance; ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Si vous trouvez l'epigramme trop forte, vous n'avez qu'à la garder et envoyer le reste299-1 de la lettre à V.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



298-1 Das Schreiben an Voltaire und das weiter unten genannte Epigramm sind nicht vorhanden. Erwähnt wird das Schreiben in einem Briefe der Markgräfin an Voltaire vom 19. August und einem Briefe Voltaire's an Graf Argental vom 12. September. Vergl. Œuvres complètes de Voltaire (par Condorcet. Paris 1880). Bd. 39, S. 246. 247. 261. In Henckel's Tagebuch heisst es unter dem 14. August 1757 „Gestern hatten Se. Majestät sich mit der Verfertigung eines Epigramms auf den König von Frankreich beschäftigt, welches sie mit der Post an Herrn von Voltaire sandten.“ Militär. Nachlass des Grafen Henckel, hrsgg. v. Zabeler. I. 2, S. 270. (Zerbst 1846.)

299-1 Die Markgräfin schreibt am 19. August an Voltaire: „[Le Roi] n'a pas pu transcrire la lettre qu'il vous écrivait. Elle commençait par des vers. Au lieu d'y jeter du sable, il a pris l'encrier, ce qui est cause qu'elle est coupée.“ Es scheint ein von der Markgräfin erfundener Vorwand zu sein.