9405. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCRENSTEIN A BERLIN.

[Buttstædt,] 10 octobre [1757].

Il y a bien des difficultés à ce que vous proposez; de faire en même temps un traité avec la France et l'Angleterre, me paraît bien contradictoire.411-5 Il faut opter entre les deux cours. J'attends incessamment la réponse du duc de Richelieu. Celle-là me mettra au fait de ses intentions, et alors je pourrai me décider sur le parti à prendre le plus avantageux. Si les nouvelles que m'écrit le prince Ferdinand de Brunswick, sont vraies, il ne faut pas s'attendre à grand' chose des Français;411-6 cependant, mes gens que j'ai eus vis-à-vis de moi, s'en retournent, et autant que j'en puis juger, ils vont à présent prendre des quartiers d'hiver, et je pourrais bien, en ce cas, me tourner vers la Lusace. Je regarde nos affaires comme désespérées ou, pour mieux dire, perdues. Il ne me reste plus de ressources, et l'on doit s'attendre, d'un<412> jour à l'autre, à voir augmenter nos malheurs. Le Ciel m'est témoin que ce n'est pas ma faute; mais j'ai été mal servi, avec cela, il y a beaucoup de malheur et les forces de toute l'Europe contre moi. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



411-5 Finckenstein spricht in einem Bericht, d. d. Berlin 6. October, die Hoffnung aus, dass Frankreich sich noch zu einem Sonderfrieden mit Preussen verstehen, und dass andererseits der König die bedeutenden Anerbietungen, mit welchen der englische Hof neuerdings hervortrete (vergl. S. 279. 315. 319), nicht zurückweisen werde.

411-6 Vergl. Nr. 9407.