<348> heureux, et qu'un corps russe s'approchant de la Silésie fût bien battu comme il faut, que je pousserai ma pointe et enverrais1 ce corps de Silésie passer la Vistule non loin de Varsovie pour tourner Fermor dans ses postes de Thorn, Elbing etc., et que, si vous aviez vers ce temps expédié les Suédois, j'aurais intention de vous faire marcher par la Prusse polonaise pour prendre Thom, Elbing, Danzig etc., après que l'autre armée aurait tourné Fermor et l'aurait obligé de s'éloigner de la Vistule.
Mais il n'est pas temps à présent de penser à ce dernier article; dès que je croirai la chose faisable, je vous en avertirai assez à temps, pour que vous preniez vos mesures en conséquence. Ne pensez premièrement qu'au Mecklembourg, ensuite aux Suédois, et, en levant une difficulté après l'autre avec l'aide du Ciel et de notre brave armée, j'espère de remettre toutes les choses dans l'état le plus avantageux pour l'État que nous servons, et notre commune patrie.
Federic.
Je vous envoie un chiffre français pour vos relations.
P. S.
Tout ce que je vous écris, n'est qu'en gros, mais le nombre de mes ennemis m'empêche d'entrer en détail et de faire un projet suivi. Voici donc le résumé de ce que vous tâcherez de mettre de votre mieux en exécution :
1° forcer les Suédois à la paix;
2° couvrir la Poméranie et l'Ukermark, si le premier est impossible;
3° rechasser les Russes, en cas qu'ils viennent en Poméranie ou dans la Nouvelle-Marche;
4° prendre des précautions pour Stettin;
5° et si vous avez été forcé à tourner vers les Russes, vous retourner contre les Suédois, après avoir battu ces premiers.
Federic.
Nach dem Concept. Eigenhändig.2
9888. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.
Grüssau, 2 avril 1758.
Après les succès des troupes alliées contre les Français, je crois qu'il convient à présent que nous fassions un bon usage des vues que les ministres hanovriens firent remarquer, il y a quelques mois, par rapport à l'acquisition de l'Eichsfeld.3 Vous vous souviendrez de ce que le baron de Münchhausen en toucha alors dans une de ses lettres au comte de Podewils, à quoi on ne sut pas faire grande attention, vu
1 So!
2 Unter den nachgelassenen Papieren Dohna's, die sich im Kriegsarchiv des Grossen Generalstabes befinden, ist eine Ausfertigung der Instruction nicht vorhanden.
3 Vergl. Bd. XV, 47. 48.