9560. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Parchwitz, 2 décembre 1757.

J'ai reçu ce que vous m'avez marqué le 26 novembre au sujet d'une lettre qu'un nommé Berg vous a faite.70-3 Sur quoi, je vous dirai<71> que je ne suis point éloigné de faire la paix avec la Suède, le plus tôt le mieux, et que toutes les opérations dont le maréchal Lehwaldt est chargé) n'ont pour but que d'obliger les troupes suédoises de s'enfermer à Stralsund et, comme elles n'y sauraient pas subsister, de passer dans l'île de Rügen et de forcer, par là et par ce que Stralsund se verra menacé d'un siège ou d'un bombardement, le Sénat de Suède à une prompte paix à faire cet hiver encore avec les Suédois. Mais, pour ce qui regarde l'ouverture faite, je suis bien aise de vous faire observer que le général Horn, avec ceux qu'on nomme dans la lettre, sont du parti de la cour, et qu'ainsi il est à présumer que, quelques peines qu'ils emploient pour le rétablissement de la paix, ils seront d'abord contrecarrés et rebutés par ceux du parti du Sénat. Je ne saurais de plus faire directement des propositions, de sorte qu'il faut que nous attendions que le maréchal Lehwaldt soit entré dans la Poméranie suédoise, où ses succès opéreront sans doute que les Suédois eux-mêmes commenceront à faire des propositions, que je ne refuserai pas d'écouter favorablement. D'ailleurs, comme les affaires de ce pays-ci et la bataille que je donnerai aux Autrichiens, influeront sur tout le reste, il faudra bien que j'attende comment la fortune décidera sur mon entreprise difficile à la vérité et bien hasardeuse, mais dont, à l'aide de Dieu, j'espère de venir à bout, sans quoi tout serait perdu. En attendant, vous pourriez bien communiquer préalablement sur les ouvertures susdites et sur mes intentions là-dessus avec M. Mitchell pour savoir son sentiment sur ce qui regarde les propositions que les Suédois pourraient faire par le sieur Campbell; mais il faudra un bon chiffre pour votre correspondance avec lui. Sauf à voir comment les affaires désespérées de ce pays-ci se décideront, ce qui doit se faire entre le 6 et le 7 de ce mois et donnera le ton et le branle à tout le reste. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



70-3 Berg, ein uckermärkischer, von den Schweden fortgeführter Edelmann, hatte in einem Schreiben an Finckenstein angezeigt, dass der schwedische General Horn ihm im Geheimen mitgetheilt habe, es sei für den König von Preussen jetzt die beste Zeit, ein vortheilhaftes Abkommen mit der Krone Schweden zu treffen. Um in Stockholm die ersten Eröffnungen zu machen, sei keiner besser geeignet als ein gewisser Engländer Campbell, Bruder der Wittwe des verstorbenen Senators Cederkreutz (vergl. Bd. V, 559); man könne durch den englischen Gesandten ihn mit dieser Sache betrauen. Finckenstein befürwortet eifrigst in seinem Bericht die Unterhandlungen zu einem Vergleiche mit Schweden.