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10158. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNVPHAUSEN A LONDRES.

Quartier d'Opotschno, 21 juillet 1758.

Tous les rapports que vous m'avez faits depuis le 13 de juin jusqu'au 27 dudit mois me sont à la fois heureusement parvenus, sur lesquels je suis bien aise de vous dire que je prends infiniment part de tous les succès heureux et glorieux que les armes de l'Angleterre ont eus jusqu'à présent, et dont j'espère des suites heureuses pour elle. Je suis d'ailleurs charmé d'apprendre combien ces ministres et surtout le sieur Pitt restent dans les bonnes voies pour la cause commune et paraissent être touchés de mes intérêts. Sur quoi, vous ne manquerez pas de faire des compliments de ma part, aussi souvent que des occasions convenables s'y présentent.

Im Folgenden werden dem Gesandten die schon mehrfach auseinandergesetzten Gründe für die Aufhebung der Belagerung von Olmütz mitgetheilt.

Mais ce qui m'a donné plus à penser que tout le reste et prendre en conséquence ce parti, c'est la nouvelle circonstance qui est arrivée par rapport aux Russes, qui, en formant deux corps d'armée de leurs troupes en Pologne, ont le dessein d'agir avec un corps, qui s'assemble du côté de Thorn, contre mes provinces de la Nouvelle-Marche, et de passer [avec] l'autre assez [fort], sur Fraustadt, en Silésie du côté de Glogau ou sur Crossen et Francfort-sur-l'Oder pour pousser en Saxe; ainsi que je ne pourrai pas me dispenser, si le cas arrive, comme il paraît jusqu'à présent très probable, que les Russes voudraient exécuter leur dessein pour entrer en Silésie et faire là leurs plus grands efforts, de sortir de la Bohême et de passer dans la Silésie pour m'y opposer là aux entreprises des Russes.

Vous concevrez aisément que, par cette fâcheuse circonstance nouvelle, j'ai perdu la supériorité que j'avais gagnée l'automne et l'hiver dernier sur les Autrichiens, me voyant obligé à présent de courir vers tous les côtés les plus pressés pour éteindre l'incendie qui s'y voudra élever, de sorte que vous devez croire pour sûr que la guerre me devient extrêmement onéreuse. Le sieur Pitt ne songe qu'aux Français et voudrait que je m'y joignisse pour les pousser à bout, mais il ne paraît point songer que je suis obligé moi de diriger mon attention sur les Autrichiens, sur les Russes et sur les Suédois, tâche très pénible et fâcheuse, et qui deviendra à la longue insoutenable. Enfin, il faudra voir les évènements qui arriveront pendant les mois d'août et de septembre qui viennent, et qui apparemment décideront de tout.

En attendant, je n'ai pu me dispenser dans ces moments critiques d'écrire au prince Ferdinand de Brunswick1 pour me renvoyer ma cavalerie au plus tôt qui l'a joint jusqu'à présent, vu le besoin extrême que j'en ai. Vous en informerez les ministres anglais, en leur repré-



1 Vergl. Nr. 10149.