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Si vous le pouvez, je vous conjure de faire dire de ma part à ma chère sœur de Baireuth tout ce que l'amitié la plus vive et la plus tendre pourra vous inspirer.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10185. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Quartier de Klinge, 3 août 1758.

J'ai reçu votre lettre du 28 juillet.1 Vous avez très bien fait de renvoyer les prisonniers autrichiens à Burg. Quant au calcul que vous tirez de votre cavalerie avec celle des Autrichiens, vous devez savoir que c'est la même chose partout. J'ai ici 15 régiments de cavalerie dans mon armée, et l'ennemi en a 34 contre moi. Mais, depuis que les Russes s'arrêtent à Meseritz et me donnent le temps de gagner la Silésie, vous n'aurez plus besoin de détacher la moindre chose,2 sinon que vous vouliez laisser bien encore les hussards de Belling, à cause de la prodigieuse quantité de troupes légères dont l'ennemi est fourni.

Vous saurez que mon dessein est de prendre un camp fort à Landshut et de marcher ensuite à la hâte avec un détachement du côté de l'Oder, de passer la rivière et de tomber sur le corps des Russes. Je n'ai point besoin de votre cavalerie pour cela, j'en aurai auprès de mon détachement moi-même; mais j'ai de très fortes présomptions que Daun marchera avec son armée du côté de Zittau, et que la guerre se tournera tout de suite de votre côté-là. Si cela arrive, il faudra que je marche du côté de Gœrlitz, pour empêcher Daun de se tourner du côté de Dresde, et vous garderez devant vous ce que vous avez une fois.

Quant au prince Soubise, l'événement est très fâcheux,3 mais il n'est pas décisif, d'autant plus que les secours des Anglais vont joindre bientôt le prince Ferdinand.4 Soubise est d'ailleurs trop faible pour pouvoir se tourner de ce côté-là; le moindre échec que l'armée de M. de Contades5 aura, obligera Soubise d'aller de ce côté pour le renforcer. Mais le grand embarras de tout ceci est de couvrir Berlin, et à tout événement il n'y a d'autre moyen que d'écarter les Russes, et, cela fait, il y aura moyen à tout.

Je serai le 8 aux environs de Landshut; après avoir pris les arrangements pour la position de l'armée et avoir observé ce que feront les Palatins,6 je prendrai mes mesures en conséquence, et vous recevrez



1 Vergl. den Bericht in dem oben S. 13. Anm. 1 genannten Werke von Schöning, I, 233—234.

2 Vergl. S. 123.

3 Der Prinz Soubise war von neuem in Hessen eingedrungen, hatte Cassel besetzt und am 23. Juli bei Sangershausen in der Nähe von Cassel das kleine Corps des Prinzen Casimir von Vsenburg geschlagen.

4 Vergl. Nr. 10186.

5 Nach der Niederlage bei Crefeld (vergl. S. 118) hatte an Clermont's Stelle der Marquis von Contades den Oberbefehl über die französische Hauptarmee erhalten.

6 Es sind wohl die Ungarn, d. h. die Oesterreicher gemeint. Palatin heisst bekanntlich der oberste der ungarischen Magnaten. Am 4. August schreibt der König an Dohna, bevor er von Landshut gegen die Russen aufbräche, müsse er gegen die Oesterreicher die erforderlichen Vorkehrungen getroffen haben. Vergl. Nr. 10189.