<148> celle des Russiens et celle des Suédois, auxquelles je n'ai à opposer qu'une armée; en sorte que, si je puis augmenter son nombre de 10 escadrons de cavalerie, cela me fait déjà quelque chose; aussi, pourvu que vous sauriez vous arranger seulement de me renvoyer les ro escadrons de dragons, j'en suis content et vous laisserai avec plaisir encore les 5 escadrons de hussards à votre disposition. Et, comme je crois qu'en attendant que vous vous arrangerez pour me renvoyer les susdits escadrons de dragons, vous aurez déjà bien rossé l'armée française devant vous, et que d'ailleurs la cavalerie anglaise vous sera arrivée, je me flatte que vous sauriez alors vous passer d'autant mieux de mes escadrons, auxquels les Anglais suppléeront au surplus. La réflexion que Votre Altesse fait sur le long trajet que ces escadrons seront obligés de faire pour me joindre, est très juste; c'est aussi pourquoi mon intention est que vous envoyiez ces escadrons à l'armée en Saxe sous les ordres de mon frère le prince Henri, qui m'en détachera d'autres des siens;1 par là sera gagné un chemin assez considérable, et moi, j'aurai le secours que je désire. Soyez persuadé, mon cher prince, que je ne vous demanderais jamais cette cavalerie, si ce n'était pas la nécessité; mais, dans la situation où je me vois actuellement, il faut bien que je rassemble tout ce que je puis, et je ne sais faire autrement pour sortir d'affaire. Au reste, je suis presque tout-à-fait persuadé qu'entre ici et la fin du mois d'août nous aurons, vous, moi et mon frère Henri, encore trois ou quatre batailles, et qu'alors nos affaires prendront une face bien plus avantageuse qu'à présent . . .2

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10187. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Quartier de Klinge, 3 août 1758.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite en dernier lieu, avec celle que vous m'avez écrite conjointement avec le comte de Podewils. Je suis bien fâché de l'échec que les Hessois ont eu contre Soubise;3 je ferai tout ce que je pourrai, mais il est fâcheux, que, quand je ferme un trou, il s'en ouvre un autre, et il m'est impossible de répondre qu'il n'arrive par-ci par-là quelque malheur.

Je quitte la Bohême, pour être plus à portée au comte Dohna. S'il sera possible, je ferai quelque excursion vers Dohna, pour me joindre à lui avec quelque renfort que je lui amènerai, pour aller alors tout droit aux Russes et les combattre vivement. Cela fait, je retournerai,



1 Vergl. S. 123. Anm. 4.

2 Es folgt, wie in dem Schreiben an Prinz Heinrich (Nr. 10185), eine Mittheilung über das Gefecht zwischen Laudon und Le Noble.

3 Vergl. Nr. 10185. Anm. 3.