<225> Et je vous répondrai que, lorsque l'on n'est pas destiné dans le monde de devenir sage, que c'est peine perdue d'y prétendre, et que, depuis les sept Sages de la Grèce, il n'y en a plus eu.

Je vous embrasse mille fois, mon cœur et mon âme sont à Baireuth chez vous, et mon corps chétif végète ici sur les grands chemins et dans les camps. Voilà une chienne de vie; mais ce qui m'en console, c'est qu'elle tire à sa fin. Daignez rendre justice aux sentiments d'une tendresse inviolable que je vous ai vouée jusqu'au tombeau, étant, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10305. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Dobritz, 10 septembre 1758.

J'ai reçu votre rapport du 8 de ce mois, et j'agrée le pardon général que vous me proposez pour ceux d'entre mes sujets et déserteurs de mon armée qui servent actuellement dans les troupes de Suède, et j'ai donné mes ordres au ministre d'État de Katte, pour qu'il se concerte avec vous sur ledit pardon que vous n'aurez qu'à faire imprimer et publier convenablement tout de suite.1

Au reste, je vous prie de considérer que je ne saurais marcher d'un endroit à l'autre, avant que les choses ne se soient décidées d'une certaine manière là où je me trouve, et que, jusques là, je ne saurais me passer d'aucunes troupes, de façon que, si je prenais même la résolution de détacher à l'heure qu'il est quelques troupes contre les Suédois, elles ne pourraient faire qu'un objet peu considérable.

Federic.

Je ne vous manderai rien d'ici, avant que d'y voir bien jour.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



1 Der Berlin 11. September 1758 datirte, von Podewils, Katte und Finckenstein gegengezeichnete General-Pardon ist u. a. gedruckt in den Danziger „Beyträgen“ Bd. VI, S. 388-390.