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Soyez persuadé, mon cher frère, de la tendresse et de tous les sentiments avec lesquels je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10317. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Schœnfeld,1 [14 septembre 1758].2

Je n'ai pas voulu vous répondre d'abord, mon cher frère, pour ne vous pas dire des choses que j'aurais été obligé de révoquer d'abord; à présent, je peux vous dire avec certitude que Daun est à Stolpen, où je l'ai vu sa droite appuyée à Lauterbach.3 Laudon a abandonné Radeberg, et il est à Arensdorf,4 où il s'est campé en triangle. Pour vous dire ce que je conclus de ces différentes positions, c'est que Daun abandonnera l'Elbe, qu'il voudra marcher par Bautzen, pour aller à Zittau. Je tâcherai demain ou après-demain de presser vivement Laudon, pour voir si l'autre ne voudra pas le secourir; ce qui obligera Daun ou de voir battre son détachement à sa barbe ou d'engager une bataille, et c'est où je l'attends, car son poste de Stolpen est trop avantageux pour que je m'y casse le nez: ainsi ce moyen me reste encore, et je le prends du côté de ses subsistances, qui est sa partie faible. Je vous avertirai de tout et à temps.

Si vous voulez que je vous dise ouvertement mon sentiment, je suis d'opinion que vous ferez bien de différer votre détachement de Freiberg — d'ailleurs très judicieux — jusqu'à ce que j'aie éloigné cet homme des bords de l'Elbe; après quoi vous aurez les coudées franches, et vous pourrez faire tout ce que vous trouverez à propos.

Adieu, cher frère, je suis excédé de fatigue, et je vais me reposer, pour vous donner demain avis et de mes nouvelles et des mesures que j'aurai prises. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

J'envoie un bataillon à Pillnitz, pour garder les ponts.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10318. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

14 [septembre 1758].

Je viens d'apprendre dans ce moment par Mayr que l'ennemi lève son pont de Pirna,5 et par un boucher qui vient de Stolpen, que l'armée



1 In der Vorlage: Schönberg.

2 Laudon nahm am 14. das Lager bei Arensdorf. Da der königliche Brief offenbar am Abend geschrieben ist, so wird man ihn auf den Abend des 14. anzusetzen haben.

3 Nordöstl. von Stolpen.

4 Südöstl. von Radeberg.

5 Eine Brücke in der Gegend von Pirna, die, wie Eichel am 15. an Finckenstein schreibt, die Oesterreicher geschlagen hatten, „um mit der Zweibrück'schen Armee Communication zu haben“ . Die Reichsarmee unter dem Herzoge von Zweibrücken stand auf dem linken Elbufer dem Prinzen Heinrich gegenüber.