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10345. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

L'après-midi à 3 heures.1

Mon cher Frère. Je ne doute pas que votre détachement2 ne fasse un bon effet; ici Maximus3 se retranche, je le laisse faire d'autant plus volontiers que je n'ai aucune envie de l'attaquer.4

Voici un confortatif, c'est la relation de l'ambassadeur de Hollande à Constantinople;5 vous verrez par son impartialité que les faits que je vous ai accusés dernièrement,6 sont vrais et orthodoxes.

Adieu, cher frère, je ne vous apprendrai qu'en deux mots que la retraite des Russes et des Suédois se confirme.7 Je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10346. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Schœnfeld,] 20 [septembre 1758].

Ma très chère Sœur. Votre maladie me met au désespoir; il ne manquait plus que cela pour achever de m'accabler. Bon Dieu, faut-il que j'éprouve tous les maux de Job? Je ne sais pourquoi, mais un instinct me rassure encore, il me dit que vous vous tirerez d'affaire avec beaucoup de ménagement. Je me mets à vos genoux, je vous supplie, je vous conjure de faire tout ce qu'il faut pour réchapper de cette maladie. Mangez, employez les remèdes et faites aveuglement ce que votre médecin exigera; pensez que votre mort me rendrait la plus misérable créature de celles qui rampent sur la surface de la terre; pensez que je serais accablé de douleur et que la mort la plus affreuse me serait douce, pour qu'elle me tirât de cette misérable vie. Ma douleur m'empêche de vous en dire davantage, soyez toutefois persuadée que, dans tout l'univers, personne n'égale la sincère tendresse, le vif attachement et l'amitié à toute épreuve avec laquelle je serai jusqu'au tombeau, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 Dass obiges Schreiben etwa zum 20. September 1758 gehören wird, ist aus den vorangehenden und den folgenden Schreiben an Prinz Heinrich, sowie aus den übrigen in den nächsten Anmerkungen genannten Briefen zu erkennen. In den Akten findet sich das Schreiben unter dem 2. Oktober, ist von einem Archivar mit diesem Datum versehen und so auch von Schöning (in dem S. 3 Anm. 2 genannten Werke, Bd. I, S. 274) publicirt worden.

2 Vergl. Nr. 10335. 10341.

3 Fabius Maximus Cunctator, hier als Bezeichnung für Daun.

4 Vergl. Nr. 10337.

5 Vergl. Nr. 10342.

6 Jedenfalls mündlich. Vermuthlich sind dem Prinzen Heinrich bei der Zusammenkunft am 17. (vergl. S. 236. 240) die Nachrichten aus Konstantinopel mitgetheilt worden, die der König am 17. an Dohna (Nr. 10329) schreiben lässt.

7 Vergl. S. 247. 251 und auch den wahrscheinlich hierher, zum 19. September, gehörenden Brief Nr. 10299.