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10400. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Bautzen, 8 [octobre 1758].

Mon cher Frère. Vous pouvez compter que Daun avec toute son armée est entre Hochkirch1 et Lœbau; le prince de Durlach est du côté de Reichenbach et Laudon à Hochkirch même, de sorte que vous n'avez plus rien à appréhender de ce côté-là. Vous n'avez que les Cercles que je vous abandonne. Le général de Ville s'est retiré du pays de Glatz sur Patschkau. Voilà toutes mes nouvelles.

Le maréchal Keith2 me joindra demain, et après-demain, je ferai ce que je pourrai pour resserrer l'ennemi et l'obliger à finir le plus tôt possible cette campagne.

Daun a fait défendre sous peine des verges aux soldats de parler des Turcs. L'on assure qu'ils se renforcent à Belgrade.

Ma santé à laquelle vous daignez vous intéresser, va un peu mieux; mais il est bien difficile de se bien porter, lorsque l'esprit sent du malêtre et se trouve dans une agitation continuelle.

Adieu, mon cher frère. Dès qu'il y aura quelque chose qui en vaudra la peine, je vous le manderai incontinent. Vous priant de me croire avec une parfaite tendresse, mon très cher frère, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10401. AU MINISTRE D'ÉTAT ET DE CABINET COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein berichtet, Berlin 4. October, dass ihm der Baron Münchhausen Miltheilungen aus Wien übersandt habe. Danach sollte dem schwedischen General Hamilton der Vorschlag gemacht worden sein, mit den Russen oder aber mit den Oesterreichern eine Vereinigung zu suchen und dann Berlin anzugreifen. „Le baron Münchhausen ajoute que la même personne ne donnait pas la situation dans laquelle on doit se trouver à Vienne, pour aussi brillante qu'on tâche de le faire croire au public, et qu'on y convenait assez généralement que, si la campagne se terminait sans avantage pour les cours alliées, il n'y aurait rien à faire que de penser à la paix, et qu'on la ferait sûrement alors dans le courant de l'hiver prochain.“

Bautzen, 8 octobre 1758.

J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois, et je suis convaincu que ce que vous m'y marquez de la confidence que le baron Münchhausen vous a faite, est très fondé en vérité, et je me persuade que les Autrichiens, ne faisant que de l'eau claire, s'appliquent à penser au rétablissement de la paix ; mais je vous dirai pour vous seul et en confidence qu'au cas que la Porte vienne effectivement à rompre avec la cour de Vienne, personne ne pourra trouver mauvais que je tâche de me venger de ses procédés envers moi. La paix ne



1 Südöstl. von Bautzen.

2 Vergl. S. 291. Anm. z.