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10529. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Lœwenberg,] 14 [novembre 1758].1

Mon cher Frère. Mes patrouilles m'apprennent que Laudon vient d'évacuer Greifenberg2 et de se retirer à Marklissa où il a son magasin. S'il y avait moyen de le lui prendre,3 cette expédition nous donnerait beaucoup de repos pour l'hiver. Mes patrouilles de Lauban ne sont pas encore de retour. Il n'y aura là-bas tout au plus qu'un corps de 8000 hommes.

Je doute de la mort du prince Maurice,4 et je crois que les officiers autrichiens ont ébruité les nouvelles les plus sinistres qu'ils peuvent imaginer.

Enfin, demain, dès que nous serons à Lauban, nous pourrons prendre un parti décisif sur l'avenir. Si l'affaire de Marklissa vous occupe, mon cher frère, je crois qu'il est très important de mettre cette aventure à fin; pour moi, je me trouverai assez fort du côté de Lauban.

Quelle époque malheureuse que le jour qui va commencer,5 et malheureux que je suis, je vis encore! Je vous embrasse, mon cher frère, en vous assurant de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


10530. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Lœwenberg, 14 novembre 1758.

''J'ai reçu de différentes nouvelles de la position de l'ennemi; un déserteur prétend qu'ils se sont retirés à Friedland,6 et que de là un corps a ordre de se replier sur Leitmeritz; d'un autre côté, mes patrouilles me rapportent qu'il y a un corps des ennemis campé sur cette montagne pointue7 dont ils vous ont canonné de Lauban.

Pour moi, je marche tout droit demain à Lauban. Je ne sais si l'ennemi m'y attendra ou non, mais je suis très sûr de l'en faire partir.



1 In den Akten unter October; daher von Schöning (a. a. O. S. 281) unter dem 14. October veröffentlicht, und danach Schäfer, Siebenjähr. Krieg II, 1, S. 121. Der Inhalt ergiebt ohne jeden Zweifel die Einreihung unter den November.

2 Vergl. Nr. 10526.

3 Vergl. Nr. 10527.

4 Die bezügliche Meldung des Prinzen Heinrich liegt nicht vor. Prinz Moritz von Dessau war nach der Schlacht bei Hochkirch in österreichische Gefangenschaft gerathen. Vergl. S. 310.

5 Wohl ein Hinweis auf das Unglück bei Anbruch des letzten vierzehnten Monatstages (14. October).

6 Böhmisch-Friedland.

7 Es wird der Streitberg gemeint sein. Ueber die Kanonade vom 1. November vergl. Tempelhof, ii, 351.