<425> que si vous combinez cet avis avec les nouvelles que vous recevez de vos frontières, vous pourrez parvenir à découvrir le but de l'ennemi; il se peut que ce soit des arrangements intérieurs, mais le plus sûr est de ne s'y point fier et de suivre le bon père Canaye,1 qui dit : « Vigilant, vigilant, mes frères!  »

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz, d. h. der vollständig abgedruckte Theil, eigenhändig.


10598. A LA PRINCESSE RÉGNANTE D'ANHALT-ZERBST A ZERBST.

Breslau, 18 décembre 1758.

Je viens de recevoir la lettre qu'il a plu à Votre Altesse de me faire le 9 de ce mois.2 Je vois véritablement à regret Votre Altesse mêlée dans une affaire que, depuis le commencement de la guerre, j'ai tâché d'éviter par tous les moyens possibles, ayant prévenu la maison de Zerbst par toutes les marques de considération et d'un bon voisinage. Votre Altesse n'ignore assurément pas les ménagements connus de tout le monde que j'ai encore gardés l'hiver passé envers le pays de Zerbst,3 malgré les fortes raisons de mécontentement que l'on me donna alors.4 Mais comme toute ma modération n'a pu empêcher que le prince régnant et même la princesse sa mère, à qui de tout temps j'avais témoigné mon amitié véritable et des égards particuliers, ne se soient déclarés publiquement et sans aucune considération mes ennemis, et que le prince régnant n'ait point hésité de me choquer et de provoquer mon indignation par tous les moyens à lui possibles, je me suis vu forcé de ressentir de pareils injustes procédés et de lui faire éprouver le poids de mon juste ressentiment par une certaine dureté, qui n'approche cependant pas à celle que mes ennemis ont exercée même contre des provinces neutres. Je suis, cependant, fâché qu'il ait fallu en venir à de pareilles extrémités qui ne sont point de mon goût, et qui s'opposent à mon inclination; mais comme l'on s'est fait une fête de m'irriter, j'en dois aussi le ressentiment à ma dignité. Ce qui me fait le plus de peine, c'est de voir Votre Altesse en quelque façon mêlée dans cette affaire, et que je ne puisse en cette occasion marquer à Votre Altesse une déférence proportionnée aux sentiments de considération, d'estime et d'amitié sincère avec lesquels etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



1 Canaye, ein Jesuit und Schriftsteller im 17. Jahrhundert. Vorlage „Conay“ . Vergl. zu dem Ausspruch in den Œuvres Bd. XXVI, S. 196. Anm. 1.

2 Die Fürstin von Zerbst ersucht den König in einem Schreiben, d. d. Zerbst 9. December, die Forderungen ermässigen zu wollen, welche durch General Wedell an die Zerbster Lande gestellt waren. Vergl. S. 385. Befehle an Wedell über die Contributionen im Anhaltschen vom 10., 18., 22. und 26. December siehe in Preuss, Friedrich der Grosse, Urk.-Buch II, S. 52—54.

3 Vergl. Bd. XVI, 52. 254.

4 Vergl. Bd. XVI, 225. 248. 254. 255.