10057. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.

[Klein-Latein,] 11 [juin 1758].

Tout ce que Balbi écrit, mon cher Maréchal, n'est que du verbiage qui doit servir de manteau à l'ignorance et au peu d'expérience des ingénieurs. Je réponds

1mo que la batterie de la droite est nécessaire, et qu'elle s'achève;

2do que la grande batterie est inutile, parcequ'elle est trop éloignée de la place;

3tio que, si les ingénieurs approchent de la place, qu'ils se tireront, en avançant, de tous les feux collatéraux, et que l'on ne se moque pas de moi en débitant des sottises, mais qu'il faut de bons arguments pour me vaincre. Quoi? n'est-ce pas une honte! Il y a quinze jours que la tranchée est ouverte, et nous ne sommes pas encore au glacis. Ah! que si Coehoorn et Vauban ressuscitaient, qu'ils honoreraient d'un bonnet d'oreilles d'âne ceux qui, dans ces temps modernes, se mêlent de leur métier ! Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.