10342. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.253-1

Schœnfeld, 20 septembre 1758.

J'ai reçu votre rapport du 12 de ce mois et vous sais parfaitement gré de la communication que vous m'avez faite de la copie d'une lettre de Constantinople,253-2 aussi prêterez beaucoup d'attention sur l'importante nouvelle qu'elle comprend, et qui vient de m'être confirmée de plusieurs autres endroits, afin de l'approfondir mieux encore et de m'informer de tout ce qui en viendra à votre connaissance.

Quant à la lettre qu'un inconnu qui s'est qualifié du nom de Perrot,253-3 vous a donnée pour moi, il ne s'y agit que d'une proposition dudit sieur Perrot d'armer deux vaisseaux de guerre de 30 ou 40 pièces de canons sous mon pavillon, pour aller en course contre les vaisseaux de mes ennemis, mais particulièrement pour tâcher d'intercepter les vaisseaux suédois de la Compagnie des Indes qu'il évalue chacun à 2 jusqu'à 300,000 livres sterling, et promet que, si je voulais faire l'armement, tout le profit des prises m'en devait revenir, ou une certaine partie, en cas que j'accordais seulement mon pavillon aux entrepreneurs. Il prie, au surplus, dans la lettre de lui envoyer le plus tôt possible ma résolution, puisque, son projet agréé, les vaisseaux devaient être équipés avant Noël, pour pouvoir intercepter les vaisseaux suédois à leur retour des Indes, son adresse étant: à M. Perrot chez M. Spies, marchand de Rotterdam.

Comme je crois ne devoir pas hésiter un moment [d'accorder] la demande de cet homme, surtout après cette insolente déclaration de la Suède253-4 que vous n'ignorez pas, et en conséquence [de laquelle] elle<254> déclare à toutes les puissances commerçantes par mer à mes États qu'elle ne ménagerait aucun des vaisseaux des puissances neutres qui entreraient ou sortiraient de mes ports, mais qu'elle les déclarerait tous de bonne prise, je n'ai plus rien à ménager avec cette puissance sur cet article. C'est aussi en conséquence que vous marquerez incontinent au sieur Perrot que j'avais goûté sa proposition, et que je lui accordais mon pavillon pour son entreprise; sur quoi, il pourra d'abord s'arranger en conséquence. Que, quant aux conditions, mon intention n'était du tout de faire moi-même cet armement, mais que je laisserais plutôt ce soin aux entrepreneurs, qui cependant me paieraient en argent une quote-part ou certaine partie du profit des prises qui leur en reviendraient. Ce que vous réglerez tout avec lui, de même que les sûretés que les entrepreneurs me donneront pour la paie de ma quote-part de ce qui leur en reviendra en profit.

Au surplus, vous ménagerez fidèlement le secret au sieur Perrot sur toute cette affaire, et dès que vous serez convenu avec lui sur les articles susdits, et que vous en aurez mis par écrit quelque convention là-dessus que vous signerez tous deux, vous pourrez écrire directement au ministre d'État et de cabinet le comte de Finckenstein, que j'ai prévenu là-dessus,254-1 pour vous faire avoir incessamment les lettres patentes pour les susdits vaisseaux au sujet de mon pavillon, si le sieur Perrot en demande.

Federic.

Nach dem Concept.



253-1 Auf den Befehl des Königs, in Holland Ingenieure für die preussische Armee anzuwerben (vergl. Bd. XVI, 123; auch 200. 247. 371. 404), empfiehlt Hellen in einem Bericht, Haag 15. August, einen ungarischen Edelmann aus Siebenbürgen, de Jeney, der Protestant ist (vergl. Bd. XVI, 123) und in österreichischen und französischen Diensten gestanden hat. Der König erklärt sich in einem Immediaterlass, d. d. Tamsel 30. August, mit dem Eintritt de Jeney's einverstanden, falls dieser sich verpflichtet, lebenslänglich in preussischem Dienst zu bleiben. Nachdem de Jeney dieses Versprechen geleistet, befiehlt der König, Schönfeld 17. September, de Jeney ihm zu senden.

253-2 Ein Bericht des holländischen Gesandten Hochepied in Constantinopel an den Greffier Fagel vom 2. August. Vergl. Nr. 10345. 10355.

253-3 Der Brief liegt nicht mehr vor. Perrot war ein Engländer. Sein ganz englisch geschriebenes, an Hellen verschlossen gegebenes Schreiben hatte Keith dem Könige in's Französische Ubertragen.

253-4 Der König meint jedenfalls die von dem schwedischen Gesandten Posse dem russischen Ministerium in Petersburg übergebene Declaration, die in den Danziger „Beyträgen“ Bd. V, S. 319. 320 gedruckt ist.

254-1 Vergl. Nr. 10349.