10348. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Schœnfeld,] 20 [septembre 1758].

Mon cher Frère. Il suffit de ne nous être pas trompés dans notre projet pour déranger les subsistances de l'ennemi.258-5 II faudra continuer sur ce plan, et à la longue cela mènera à quelque chose.

La diversion des Turcs est une espérance éloignée qui ne guérirait258-6 pas notre mal présent.

Les lettres de Baireuth me mettent au désespoir. Je suis bien malheureux depuis deux ans; il ne faut plus qu'une catastrophe là-bas pour achever de me peindre. Il m'est impossible de vous en dire davantage; mon cœur est serré et trop attendri pour vous dire autre chose, sinon, mon cher frère, que je vous embrasse bien cordialement.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



258-5 Vergl. S. 248.

258-6 Vorlage: gueroit.