10424. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Doberschütz,] 15 octobre 1758.

Mon cher Frère. L'affaire de hier n'aurait pas mal tourné, si j'avais eu 8 bataillons de plus; mais le manque de troupes m'a forcé de me retirer. Ma grande perte consiste en canons; il en manque 51 des gros. La cavalerie a très bien fait son devoir. Retzow est survenu à propos pour nous couvrir la retraite. Je me suis campé ici, à trois quarts de mille de Hochkirch. J'y tiendrai bon et, s'il le faut, j'attaquerai l'ennemi. C'est à la vérité un grand malheur qui m'est arrivé, mais il faut le réparer avec fermeté et courage.

Je ne doute pas que vous ne réussissiez à chasser Hadik, et que cela n'oblige les Cercles à se retirer. Mon homme307-2 aura envoyé hier un courrier à Vienne, dont je crois qu'il faudra attendre le retour pour savoir comment se terminera cette campagne. Je crois que vous pouvez garder l'argenterie de Bamberg307-3 jusqu'à la fin de la campagne, où nous pourrons penser à notre aise à ce que nous avons à faire.

Adieu, cher frère; plaignez les malheureux et souvenez-vous de ce que je vous ai dit si souvent, il y a une année.307-4 Je suis avec toute l'estime possible, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



307-2 Daun.

307-3 Ueber die Expedition nach Bamberg vergl. S. 4. 8. 18. 51. 53.

307-4 Vergl. S. 280.